Réaffirmons notre rôle de vigie, défendons nos libertés
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Pour la réalisation de « À l’ombre de la République », Stéphane Mercurio a suivi les équipes du contrôleur général des lieux de privations de liberté au cours de leurs visites dans différents établissements pénitentiaires ou hôpitaux psychiatriques.
Pour la réalisation de À l’ombre de la République, Stéphane Mercurio a suivi les équipes du contrôleur général des lieux de privations de liberté au cours de leurs visites dans différents établissements pénitentiaires ou hôpitaux psychiatriques.
Le film met donc en image le travail méconnu des contrôleurs, dont la fonction consiste à défendre les droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Il illustre la méthodologie et la précision de leurs tâches, mais aussi leurs capacités de dialogue avec les personnes rencontrées dans ces lieux clos. Le contrôle passe en effet à la fois par le relevé d’informations objectives comme les dimensions des équipements des cellules, l’inspection des registres, le fonctionnement des douches… et également par le recueil et l’écoute des paroles des personnes privées de liberté. Ce documentaire nous donne à voir principalement deux types de lieux d’enfermement, carcéral et psychiatrique. Il n’évoque cependant que très brièvement les locaux de garde-à-vue, et a été contraint de passer sous silence les centre de rétention administrative, le ministère de l’Intérieur ayant refusé aux caméras l’entrée dans les lieux qui relèvent de son autorité.
Le film adopte une tonalité qui correspond à l’esprit et la méthode des contrôleurs, en procédant à une description la plus objective possible du travail des contrôleurs et des lieux d’enfermement. Mais celle-ci s’effectue sans froideur et, au contraire, avec une grande humanité, en raison de la place qui est accordée à la parole des hommes et des femmes privées de liberté, mais qui ne doivent pour cela être privées ni de leur liberté d’expression ni de leur dignité. Elle contribue également à mettre en lumière les difficultés que rencontrent les personnels pour accomplir les missions qui leur sont confiées.
Parmi la somme des témoignages recueillis, à l’opposé de toute recherche de sensationnalisme, on pourrait retenir la longue séquence consacrée à la visite de la Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré. Pour les esprits logiciens, elle prend la forme d’une démonstration : retirer toute forme d’espoir aux prisonniers, c’est fabriquer de la violence et rendre vaine l’affirmation de la nécessité de préparer la réinsertion de ces personnes qui seront amenées, tôt ou tard, à rejoindre la société des hommes libres. Les âmes sensibles, quant à elles, ne pourront s’abstenir d’entendre le cri de détresse de ces hommes décrivant l’isolement dans lequel on les place et qui conduit à faire d’eux « des bêtes sauvages ».
En nous faisant suivre les visites effectuées au sein des établissements pénitentiaires, en nous faisant assister aux discussions menées avec les prisonniers, le film élabore un message qui rejoint pleinement les engagements chers à nos organisations, pour les actions qu’elles mènent dans le champ carcéral[1] : la prison ne peut pas être une zone de non-droit ; la peine de privation de liberté ne peut pas être une peine de mort sociale. Aussi, la société ne doit-elle pas fermer les yeux sur les moyens qu’elle se donne pour punir, à moins de risquer de faire de la prison un lieu criminogène et inhumain.
[1] Bien entendu le même respect de la dignité et des droits fondamentaux sont nécessaires dans les lieux de privation de liberté autres que la prison présentés par ce film, mais ils sont hors du champ de notre expérience.
En savoir + sur le site du film
La Cimade et les associations membres du GNCP (Groupe national de concertation-prison) apporte leur soutien à la diffusion de ce documentaire riche, instructif et profondément sensible sur le travail du Contrôleur général des lieux de privation de liberté et sur la situation des lieux d’enfermement en France.
Si vous souhaitez organiser un débat et/ou une projection, contactez philippe.hague@gmail.com ( Iskra)
Auteur: Service communication
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