Tulle – 26 avril – 20h
Soirée organisée en partenariat par l’association Peuple et Culture et La Cimade
« Apprentissage du français et politiques migratoires, quand le critère de la langue devient une restriction au droit de séjour »
Centre culturel et sportif – Salle Réception
36 avenue Alsace Lorraine
Interventions de Marianne Bel, chargée de projet apprentissage du français à la Cimade, et Guillaume Marsallon, délégué national en région Centre Ouest à la Cimade.
Lors de la soirée du 26 avril à Tulle, il sera question des liens entre droit au séjour et politique linguistique ; et notamment l’instrumentalisation qui est faite de l’accès à l’apprentissage du français pour les personnes exilées. Cette question est encore plus d’actualité à l’aune d’un énième projet de loi « immigration » qui sera débattu au parlement au premier semestre 2023 et qui passe un cran supplémentaire dans le durcissement des mesures restrictives pour les personnes étrangères.
À travers du projet de loi, l’État veut conditionner l’obtention de la carte pluriannuelle à la présentation d’un diplôme justifiant de la maîtrise d’un niveau minimal en français. Sous couvert d’intégration et d’enseignement, cette mesure n’aura pour effet que d’exclure encore plus les personnes en difficulté. La Cimade s’oppose fortement au lien entre titre de séjour et niveau de français car ce n’est pas en imposant une obligation de réussite à un examen que les personnes apprendront mieux le français, c’est en leur proposant un accompagnement et des formations linguistiques de qualité.
L’objectif principal des ateliers d’apprentissage du français de La Cimade est de lutter contre l’exclusion que représente le fait de ne pas maitriser la langue du pays dans lequel l’on vit. En effet, ne pas pouvoir décrypter les mots, ne pas pouvoir s’exprimer avec confiance et avoir l’assurance d’être compris ou comprise en retour est un véritable handicap. C’est pourquoi nous revendiquons à La Cimade le droit à l’accès à la langue et la culture pour toutes et tous sans distinction.
C’est dans ce cadre et pour promouvoir un accueil digne et donc de qualité que nous soulignons le rôle central qu’ont la rencontre et l’échange. Amin Maalouf rappelle que si « c’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, […] c’est notre regard aussi qui peut les libérer ». C’est précisément cette volonté de regards croisés libérateurs qui anime les ateliers de La Cimade.
Nous reconnaissons le droit à chacun d’être accueilli dignement c’est-à-dire d’être considéré comme une personne à part entière pouvant contribuer et enrichir le collectif.
