Rats, cafards, froid, humidité : Un « patrimoine » dont les jeunes migrants se passeraient bien
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Depuis juillet 2016, La Cimade mène à Grande-Synthe, dans le cadre d’un partenariat avec la Fondation Abbé-Pierre, un projet de défense des droits des personnes migrantes présentes dans le camp de la Linière, via notamment une permanence d’accès aux droits installée en ville. Après quatre mois de démarrage et à la veille du démantèlement du bidonville de Calais, La Cimade s’inquiète du devenir des personnes exilées au camp de Grande-Synthe et sur l’ensemble du littoral.
L’initiative de la mairie de Grande-Synthe mérite d’être saluée : les personnes exilées du bidonville de Basroch devaient être mis à l’abri urgemment. Aujourd’hui, près d’un an après l’ouverture du camp de la Linière, les besoins fondamentaux (toit, nourriture, sanitaires, soins) sont effectivement mieux satisfaits par rapport à la situation qui prévalait dans le bidonville de Basroch.
Pour autant, de nombreux problèmes et risques subsistent :
Suite au démantèlement du bidonville de Calais, des campements indignes vont très certainement se recréer à l’initiative des personnes migrantes qui souhaitent poursuivre leur périple jusqu’au Royaume-Uni. Le risque humanitaire important justifierait que soit anticipée la création, dans la région, de plusieurs lieux d’hébergement à taille réduite, pour éviter que d’autres communes du littoral ne se retrouvent dans la situation qu’a connue Grande-Synthe à l’été 2015. Or, aucune disposition de ce type n’est à ce jour envisagée, et les pouvoirs publics ont annoncé, à l’inverse, la fermeture à terme du camp de la Linière.
Le camp a été déclaré complet et toutes les entrées ont été stoppées depuis le 3 octobre dernier. L’État s’est engagé à trouver une solution immédiate d’hébergement pour les personnes vulnérables se présentant (femmes, enfants, familles) mais pas pour les hommes, condamnés à l’errance. En réalité, aucune solution n’est trouvée, le 115 étant saturé et le départ vers les centres d’accueil et d’orientation (CAO) se faisant au compte-goutte. Des familles, des hommes et des femmes seuls se retrouvent alors sans solution d’hébergement.
La gestion politique du camp de la Linière ne permet pas actuellement une prise en charge adaptée des mineurs non accompagnés, dont le nombre est croissant.
Le conseil départemental devrait jouer activement son rôle de chef de file de la protection de l’enfance et proposer aux mineurs, systématiquement, une prise en charge spécifique, une réelle protection et une information sur les possibilités de regroupement familial au Royaume-Uni.
Par ailleurs, en conformité avec la législation, pour les mineurs comme pour les majeurs, un parcours plus simplifié de regroupement familial au Royaume-Uni devrait être mis en œuvre. Car, contrairement aux annonces politiques, le processus reste, à ce jour, bien trop lent, et inadapté à la réalité.
De manière générale, les personnes exilées présentes dans le camp de Grande-Synthe restent dans une situation très précaire et en grande vulnérabilité, donc sous l’influence des passeurs. Les efforts pour créer un climat de confiance doivent se poursuivre afin que les personnes accueillies puissent se sentir en sécurité, assurer une prise en charge digne et des conditions accueillantes.
Photographie : CC Harry Wood, Grande-Synthe, 17 avril 2016.
Auteur: Service communication
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