Réaffirmons notre rôle de vigie, défendons nos libertés
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Tous les deux jours, une personne meurt en détention. Le collectif « Les mort.e.s de la prison » organise pour la onzième année consécutive un hommage à ces femmes et à ces hommes décédé.e.s en prison dans le plus grand des silences.
Action collective
Pour l’année 2018, le constat est violent : au 24 septembre 2018*, on comptait 86 suicides, 48 décès de cause naturelle et 17 morts encore inexpliquées. Ces chiffres ne peuvent bien sûr pas être dissociés des conditions de détention – la surpopulation importante dans les maisons d’arrêt,
les conditions matérielles souvent indignes, l’isolement affectif, l’oisiveté subie, certaines personnes pouvant rester enfermées 22h sur 24 en cellule. Et l’augmentation du nombre de personnes incarcérées observée en 2018 (le nombre record de 71 061 a été atteint en décembre 2018) ne laisse pas espérer une amélioration de la situation.
La prison est aussi un lieu de souffrance, de lutte contre la maladie, qu’elle soit somatique et/ou psychiatrique, un lieu de mort enfin. Le collectif « Les mort.e.s de la prison » veut favoriser la prise de conscience de ces réalités méconnues et sous-estimées.
Nous déplorons d’avoir, encore, à faire le constat que des personnes meurent en prison. Nous déplorons que la mort de personnes incarcérées fasse si peu l’objet de débats sociétaux, et qu’à la dépersonnalisation réponde l’oubli. Nous déplorons qu’une réforme pénale de grande ampleur ait
été entreprise sans que la question des suicides et des morts en détention n’ait été traitée sérieusement. Nous déplorons que, plutôt que de chercher à lutter contre le mal-être en détention, l’administration se contente souvent de renforcer la surveillance des détenu.e.s suicidaires. Nous déplorons qu’à un besoin de soin et de soutien psychologique ne soient opposées que des politiques utilitaristes, chiffrées, dématérialisées. Nous déplorons aussi la mort des personnes étrangères, suicidées dans les centres de rétention administrative, dont les conditions de rétention
sont comparables à celles de la détention.
Chaque année, le collectif souhaite donner une identité et une matérialité symbolique à ces victimes de la détention. Un rassemblement se tiendra place de la Bataille de Stalingrad à Paris le jeudi 28 mars à 17h , au cours duquel une lecture de leur prénom, âge, et cause de décès sera faite, accompagnée d’interventions de témoins et de lectures de témoignages.
*Les chiffres définitifs pour 2018 n’ont pas encore été communiqués par l’administration pénitentiaire.
Membres du collectif :
– La Cimade, Le Secours Catholique, La Farapej, Le Genepi, L’Observatoire international des prisons-section française, Les Petits Frères des Pauvres
– En soutien : ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), Association David et Jonathan, Collectif Les morts de la rue, Carcéropolis
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Auteur: Responsable national Prison
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