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Communiqué de presse du lundi 3 mai 2010 de l’Association Malienne des Expulsés (AME) sur l’expulsion de 149 Maliens de Libye.
Le lundi 3 mai 2010, vers 16H00, l’Association Malienne des Expulsés (AME), prévenue par des correspondants de Radio France Internationale (RFI), a été témoin de l’expulsion de 149 Maliens en provenance de la Libye. Une 150è personne, un homme entre la vie et la mort, n’a pu prendre l’avion. Ce charter fait suite à deux vagues d’expulsions en date du 30 septembre 2009 avec 153 personnes expulsées, et du 9 décembre 2009 avec 149 personnes expulsées.
L’AME a pu accueillir dans ses locaux 21 Maliens expulsés dans une situation très précaire. Toutes les autres personnes se sont dispersées faute de structure d’accueil. Selon les premiers témoignages recueillis par l’AME, ces personnes ont été arrêtées manu militari dans leur foyer, dans la rue ou encore sur leur lieu de travail. Ces personnes exténuées, en état de choc et sujettes à des pathologies de toutes sortes, ont toutes témoigné de leurs conditions d’enfermement extrêmes dans les geôles libyennes ; pour la plupart, ces personnes ont été enfermées entre 4 et 6 mois sans aucune procédure légale, ni assistance d’aucune sorte. D’après les témoignages, des centaines de Maliens sont encore détenus dans les prisons de Benghazi, Barack et de Saaba et cela depuis plusieurs mois. Près de 600 femmes africaines, dont des Maliennes, sont restées encore enfermées dans la prison de Saaba, victimes de violences morales, physiques et sexuelles souvent accompagnées de leurs enfants laissés sans soin.
D’ores et déjà nous faisons le constat suivant :
La situation dramatique des Maliens (et des autres ressortissants étrangers en Libye) doit être comprise dans le contexte des accords politiques et économiques qui lient depuis quelques années la Libye et l’Union Européenne. Kadhafi, le « Roi des rois africains », déclare aujourd’hui qu’il souhaite « œuvrer » dans la lutte contre l’immigration clandestine, conformément à la volonté exprimée par l’Union Européenne. Il demande pour l’exécution de cette tâche la somme de 5 milliards d’euros, soit 3 280 milliards de Fcfa. Les autorités européennes n’exercent aucun contrôle sérieux en la matière.
Auteur: Service communication
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