Les associations travaillant auprès des personnes en situation de précarité à Strasbourg déplorent le suicide d’une personne exilée à la rue
Samedi 25 mai 2019 au matin, le corps de Monsieur Habib Soroush, demandeur d’asile afghan, a été découvert, pendu à un arbre, dans le campement du parc du glacis à Strasbourg.
Depuis fin 2017, nous constatons à Strasbourg de plus en plus de personnes contraintes de vivre dans des campements. Plus de 10 campements dénombrés depuis fin 2017, accueillant plus de 700 personnes dans des conditions sanitaires déplorables et privées d’accès à leurs droits fondamentaux. Cette situation, dont l’Etat semble se satisfaire conduit à leur dégradation physique et psychologique et à leur mise en danger comme le démontre le décès de cette personne.
Cette situation déplorable est la conséquence directe d’une politique délibérée de fragilisation des populations précaires : « On gère au fur et à mesure pour éviter l’appel d’air » Yves Séguy, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin (Dernières Nouvelles d’Alsace – 20 février 2019).
L’accès à un hébergement est un élément fondamental de la santé de toute personne.
Le droit prévoit aux demandeurs-ses d’asile un accès à un hébergement durant le temps d’examen de la demande d’asile. M. Habib Soroush aurait pu en bénéficier ou à défaut au moins être hébergé par le 115. Le droit à un logement en toutes saisons et de manière inconditionnelle est garanti par le Code de l’Action Sociale et des Familles.
Nous demandons que des mesures urgentes soient prises afin de sauvegarder la dignité des personnes et de garantir le respect des droits fondamentaux :
- Une protection et une mise à l’abri d’urgence, immédiate et inconditionnelle des personnes en errance dans le Bas Rhin, leur permettant d’accéder à leurs droits fondamentaux.
- L’assurance d’une continuité de l’hébergement pour toutes les personnes accueillies dans les dispositifs, quelle que soit leur situation administrative ;
- Un accès rapide aux procédures de demande d’asile pour ceux qui le souhaitent, y compris pour les personnes sous procédure Dublin, ainsi qu’aux conditions matérielles d’accueil ;
- Le lancement d’une réflexion collective sur l’hébergement et le logement de l’ensemble des personnes à la rue afin de trouver des solutions pérennes à la situation actuelle ;
- Et enfin, tant que les campements perdureront, la garantie de conditions d’hygiène dignes (accès à l’eau et sanitaires).
Auteur: Région Grand Est