PAU : LA CIMADE ET SES PARTENAIRES DENONCENT LES CONDITIONS D’ACCUEIL INDIGNES DES PERSONNES EN DEMANDE D’ASILE
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Alors que les expulsions se sont multipliées ces dernières semaines, le Réseau éducation sans frontières tire la sonnette d’alarme.
« Stop à la chasse aux étrangers »
Le Réseau éducation sans frontières n’a pas organisé une conférence de presse sans raison, il y a quelques jours. Mardi 8 juillet a été « une journée d’intenses arrestations ou de tentatives d’arrestation d’étrangers sans-papiers », explique Yamina Vierge. Signe selon RESF d’un « durcissement d’une administration qui a décidé de satisfaire les objectifs chiffrés assignés par le ministère de l’Immigration ».
Abdelhak Kenzit el Alaoui en a ainsi fait les frais (lire notre édition du jeudi 10 juillet), expulsé qu’il a été vers le Maroc alors que sa femme, une institutrice toulousaine de nationalité française, est enceinte de sept mois. Sa reconduite à la frontière s’est déroulée en un temps record : moins de 48 heures ont passé entre son interpellation à son domicile et son embarquement dans l’avion après une nuit au centre de rétention de Cornebarrieu sans la moindre occasion de voir un juge, comme le souligne Me Nicolas Chambaret, avocat du RESF : « L’administration semble tout faire pour cela : le moyen de transport est réservé, on a la garantie que le pays accueillera l’étranger, et il est reconduit à la frontière en dans les 48 heures. »
Si elle dément une quelconque programmation des interpellations , la préfecture observe que « juridiquement, le délai de 48 heures est une possibilité qui existe ». Mais l’administration reconnaît également qu’Abdelhak sera sans doute au côté de son épouse pour l’accouchement, en septembre, après avoir obtenu un visa de conjoint d’une ressortissante française de la part du consulat de France au Maroc.
« Cette politique du chiffre tuera »
Quelle logique à tout cela ? Me Nicolas Chambaret, avocat du RESF, n’en trouve aucune : « Il semble que l’administration ait mis en place une organisation de la non-régularisation. Quitte à bafouer le droit au mariage, à mener des enquêtes de police sans auditionner sur la communauté de vie. La préfecture a éloigné M. El Alaoui en sachant pertinemment qu’elle aurait été obligée de le régulariser dès les premiers jours de septembre. C’est un épisode particulièrement glorieux. »
Plus grave, Me Chambaret prévient : « Cette politique du chiffre tuera des étrangers malades qui ne pourront se faire soigner dans certains de leurs pays d’origine ».
Yamina Vierge ajoute que « l’administration va largement au-delà des textes législatifs. Il y a eu un changement de braquet depuis l’arrivée du nouveau préfet, M. Dominique Bur. Il y a une surenchère sur le dos des étrangers ». Ce qui n’empêchera pas le Réseau de les protéger : « Comme les années précédentes, RESF cachera des familles ».
Publié le 16 Juillet 2008 à 08h58 | Auteur : Jean-Louis Dubois-Chabert
Auteur: Service communication
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