Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Témoignage d’un jeune malien de 25 ans sans papiers, forcé à errer dans les rues toute la journée par la structure d’hébergement où il est pris en charge, à la merci d’un contrôle de police, d’une contamination, sans rien à manger le midi.
M.K est suivi au sein de « l’Espace santé droit », lieu d’accueil et d’accompagnement de personnes étrangères malades cogéré par le Comede et La Cimade Ile-de-France. La semaine dernière, nous apprenions que sa structure d’hébergement le forçait, sous couvert d’une attestation dérogatoire non conforme, à quitter ladite structure d’hébergement toute la journée, le contraignant à errer dans les rues, peu importe les risques pour sa santé et celle des autres.
« Il était une fois… », chacun·e connaît ce préambule à une histoire, racontée aux enfants pour les faire rêver. Loin de tout rêve, l’histoire qui suit, bien réelle, montre les difficultés du confinement imposé dans le cadre de la crise sanitaire du COVID-19 pour un étranger, en France, sans papiers.
M. K, jeune malien de 25 ans, arrive en France, à Paris, en 2017, plein d’espoir, comptant sur une France qui lui permettrait d’envisager un avenir plus favorable que dans son pays et, de se soigner d’une grave pathologie dont il est atteint. Ayant fait une demande de titre de séjour pour raisons médicales, sa régularisation a été refusée par la Préfecture de Paris, l’OFII considérant qu’il pouvait être soigné dans son pays. Il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français, non définitive, qu’il conteste actuellement devant le Tribunal administratif.
Ayant obtenu une place dans un centre d’hébergement, le confinement ne paraissait pas, a priori, poser de problème majeur : logé, nourri, sa situation de confiné est même meilleure que celle de toutes les personnes à la rue, sans ressources, en quête quotidienne pour se nourrir. Pourtant, en réalité, le centre d’hébergement demande aux occupants de sortir entre 9h et 18h et ferme ses portes. Ainsi, contrairement aux mesures de précaution imposées par les autorités sanitaires et gouvernementales, M. K déambule entre la place de la République et le parc de la Villette. Une attestation de déplacement dérogatoire lui est bien remise par le centre d’hébergement, mais sans case cochée et dès lors non conforme, M. K ne comprenant d’ailleurs pas tout son sens, ne sachant pas bien lire. A la merci d’un contrôle de police, d’une contamination, sans rien à manger le midi sinon un morceau de pain récupéré la veille ou le matin même, il se déplace à la recherche d’un réseau wifi pour téléphoner gratuitement sur Whats App.
Le Comede, alerté sur cette situation, entre en relation avec la Mairie de Paris qui intervient rapidement. Le centre d’hébergement fait volte-face et accepte que les hébergés restent au centre toute la journée. Le centre d’hébergement devient, enfin, centre de confinement. Le repas de midi qui, au démarrage était frugal et inadapté au régime alimentaire de M. K, est désormais assuré dans des conditions normales. Les gestes barrières sont-ils pour autant respectés ? On peut en douter quand on sait que M. K partage une chambre avec 3 autres personnes, prend ses repas à une table de 4 ou 6 personnes, et que le personnel de service ne porte ni gants ni masques.
Confinement, hébergement social et précarité ne font pas bon ménage et sont difficilement compatibles. Décidément, les plus précaires sont particulièrement exposés aux risques de contamination du Covid-19… Comme M.K, de nombreuses personnes étrangères sans-papiers vivent actuellement dans des structures d’hébergement inadaptées au confinement, les plongeant dans l’angoisse permanente.
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Auteur: Admin_Ile_de_France
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