Normandie

» retour

COVID 19 : pétition et communiqués de presse de l’observatoire du CRA de Oissel

24 mars 2020

Le réseau de visiteurs et de l’observatoire citoyen du centre de rétention administrative de Oissel s’alarme de voir que des personnes y sont toujours privées de liberté.

Signer la pétition du réseau de visiteurs et de l’observatoire du CRA de Oissel pour demander au Préfet de Normandie la fermeture du centre de rétention.

Communiqué du 28/03/2020 :

Dans son ordonnance du 27 mars 2020, le Conseil d’Etat a rejeté la demande des organisations professionnelles et associations (le GISTI, l’ADDE, la CIMADE, le SAF, le CNB) d’enjoindre l’administration de fermer les centres de rétention administrative pour le temps de l’épidémie de covid-19.

Nous ne comprenons pas cette décision, et regrettons que la haute juridiction administrative ait validé la poursuite d’une politique d’enfermement et d’expulsion inutile, illégale, et qui participe à l’aggravation de la crise sanitaire du covid-19.

Décision lourde de conséquence, puisque l’administration portera désormais l’entière responsabilité des conséquences sur la santé et la vie des personnes encore retenues ou travaillant en centre de rétention administrative.

Si certains centres sont désormais vides à la suite notamment des décisions successives des cours d’appel, ce n’est pas le cas au centre de rétention de Oissel, où 15 personnes sont encore retenues ce samedi 28 mars 2020.

Les deux agents de l’OFII qui assuraient, par alternance depuis le début de l’épidémie, une mission d’information, de médiation, et de soutien (aides matérielles et collecte des affaires personnelles) aux personnes retenues ne seront plus présentes à partir de ce jour sur le site de Oissel. L’association France Terre d’Asile qui assure une mission d’aide à l’exercice effectif des droits des personnes retenues reste quant à elle joignable par téléphone.

Si les personnes retenues sont désormais 2 par chambre, aucune n’est cependant à ce jour testée au covid-19. Dans ce lieu fermé, sale, où le ménage n’est plus fait, plusieurs personnes sont malades, et se plaignent de maux de gorge, de tête, et de fièvre. La peur est très présente parmi les personnes retenues.

Alors que la Cour européenne des Droits de l’Homme a laissé au gouvernement français jusqu’au 31 mars prochain pour s’expliquer sur les raisons et les conditions du maintien en rétention de personnes pour lesquelles il n’existe aucune perspective de retour, nous renouvelons notre appel à libération immédiate des personnes encore retenues dans les centres de rétention administrative, personnes auxquelles, nous le rappelons, il est seulement reproché de ne pas justifier de la régularité de leur séjour en France.

Communiqué relayé dans Normandie Actu le 30/03/2020 : https://actu.fr/normandie/oissel_76484/covid-19-associations-policiers-favorables-la-fermeture-centre-retention-oissel_32654252.html

 

Communiqué du 19/03/2020 :

Alors que dans son discours du 16 mars, le Président de la République Emmanuel Macron appelle à faire preuve « d’esprit solidaire et de sens des responsabilités » et à l’heure où le pays entre dans une période de confinement, le réseau de visiteurs et de l’observatoire citoyen du centre de rétention pour étrangers de Oissel s’alarme de voir que des personnes (hommes, et femmes) sont toujours privées de liberté dans le centre de rétention administrative (CRA) de Oissel.

Leur libération immédiate est une exigence absolue, tant juridique que sanitaire, comme l’a mentionné une récente décision (17/03/2020) de la cour d’appel de Rouen.

Sur le plan sanitaire, la nécessité de leur libération est impérieuse :

  • aucune mesure satisfaisante ne semble avoir été mise en place, ni pour les protéger ni pour protéger les personnes qui gèrent ces lieux d’enfermement ou y interviennent quotidiennement contre les risques de contamination (repas pris en commun, chambre à six lits, serviettes de toilette changées uniquement toutes les semaines, pas de produits d’hygiène jetables, absence de gants et de masques pour les policiers, activité commune baby-foot utilisé par tous, rupture de gel hydroalcoolique au centre etc.) ;
  • les personnes retenues ne sont pas toujours informées des risques liés à la contamination par le Covid-19 et des mesures mises en place par le gouvernement ;
  • les prescriptions du ministère de la santé ne peuvent pas être respectées dans ces lieux de promiscuité, qu’il s’agisse de la « distanciation sociale » ou des gestes barrières ;
  • enfin, l’insuffisance de l’action des pouvoirs publics et les risques qu’elle fait courir à leurs intervenants a contraint l’association France Terre d’Asile qui apporte son aide aux personnes retenues à s’en retirer, ce qui sera sans doute aussi prochainement le cas pour l’OFII.

Sur le plan juridique, l’éloignement de ces personnes est impossible, aujourd’hui et pour les semaines à venir et ce, pour deux raisons. D’abord parce que la plupart des liaisons aériennes avec les pays vers lesquels elles devaient être renvoyées ont été interrompues. Ensuite parce que leur éloignement du territoire serait contraire aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui visent à limiter les risques d’exportation ou d’importation de la maladie.

Depuis la semaine dernière, la situation sanitaire gravement dégradée de ce lieu d’enfermement perdure en contradiction avec les durcissements des mesures prises pour protéger la population à l’extérieur.

Prenant en compte la mise en danger des personnes retenues comme des personnels des centres, le juge de la cour d’appel de Rouen a commencé à assumer ses responsabilités en décidant de remettre en liberté des personnes dont l’administration entendait prolonger l’enfermement.

Il serait inconcevable que le gouvernement ne prenne pas au plus vite l’initiative d’une libération générale et inconditionnelle de toutes les personnes étrangères privées de liberté et ainsi particulièrement exposées au risque sanitaire.

Alors que 15 personnes sont encore retenues au CRA de Oissel ce jeudi 19 mars matin, nous appelons à leur libération immédiate, et plus généralement à la libération de l’ensemble des personnes retenues dans les locaux et centres de rétention administrative, personnes auxquelles, nous le rappelons, il est seulement reproché de ne pas justifier de la régularité de leur séjour en France.

Communiqué relayé dans Le Poulpe le 20/03/2020 : https://www.lepoulpe.info/face-au-coronavirus-la-cour-dappel-de-rouen-ouvre-les-portes-du-centre-de-retention-de-oissel/

 

Contact : Réseau de visiteurs et observatoire citoyen du centre de rétention pour étrangers de Oissel – Ligue des Droits de l’Homme de Rouen – Maison des associations et de la solidarité – 22b rue Dumont d’Urville – 76000 Rouen – 07 83 76 53 45

Télécharger les communiqués de l’observatoire du CRA de Oissel

» Télécharger le document

Auteur: Région Normandie

Partager sur Facebook Partager sur Twitter
À partager
Petit guide – La fabrique des sans-papiers
Septième titre de la collection Petit guide, Refuser la fabrique des sans-papiers éclaire les pratiques de l’administration française quant à la délivrance de titres de séjour ainsi que leurs impacts sur le quotidien des personnes étrangères.
Acheter militant
Faites passer le message avec ce t-shirt « Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre » !
Retrouvez tous nos produits militants, faites plaisir à vos proches tout en contribuant au financement de nos actions sur le terrain.