Pour l’avenir de Mayotte, l’Etat promet toujours plus d’inégalités
Alors que la colère gronde à Mayotte et que les revendications se font plus pressantes que ...
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Cette citation que l’on prête volontiers à un illustre philosophe du siècle des lumières semble être mise à mal dans la réalité aujourd’hui à Mayotte…
Des associations s’inquiètent des menaces qui pèsent sur l’engagement associatif au service des droits humains
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » Cette citation que l’on prête volontiers à un illustre philosophe du siècle des lumières semble être mise à mal dans la réalité aujourd’hui à Mayotte…
En effet, les associations : La Cimade, le RESFIM, le Secours Catholique et le GISTI ont appris le non-renouvellement du contrat d’un enseignant du collège de Koungou qui avait pourtant reçu l’avis favorable de sa hiérarchie à son maintien au sein de l’établissement. Il se trouve que ce fonctionnaire est par ailleurs président du RESFIM et membre à part entière du collectif Migrants Mayotte tout comme les associations signataires de ce communiqué.
Outre l’incompréhension à une décision administrative injustifiée en ces temps de pénurie de professeurs sur Mayotte, ces associations s’interrogent sur les motivations réelles ou supposées d’une telle décision : ne seraient-elles pas le fruit d’une volonté de faire taire les opinions divergentes à une politique, de quelque nature qu’elle soit, comme ce fut le cas, il y a quelques jours encore pour d’autres professeurs ayant un engagement militant ?!
Cette décision est d’autant plus choquante, qu’elle pose des questions sur les conséquences engendrées non seulement sur l’engagement de bénévoles issus de services étatiques au sein d’une association militante mais également sur la liberté d’expression et sur l’avenir d’une association qui s’est toujours efforcée depuis sa nouvelle mandature, de défendre les droits des enfants à une scolarisation en respectant les règles de droit qui prévalent à Mayotte.
Face à un quotidien où les droits humains les plus élémentaires sont bafoués à Mayotte au mépris de la loi, il serait inquiétant que les associations s’engageant à lutter contre ces états de fait soient elles-mêmes victimes de rétorsions insidieuses. Cela aura de facto des répercussions sur les bénéficiaires de ces associations qui sont les personnes les plus fragiles de notre société, ce qui serait contraire aux principes mêmes qui fondent notre république.
En ce mois de décembre où nous clôturons l’année européenne du bénévolat au sein même de l’année de l’outre-mer en France, La Cimade, le RESFIM, le Secours Catholique et le GISTI demandent aux institutionnels d’envoyer un signe fort et positif envers l’ensemble des associations militantes afin de dissiper les craintes légitimes qu’elles peuvent avoir au niveau des relations partenariales et complémentaires qui devraient nous lier…
Auteur: Service communication