Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot est situé près de l’aéroport de Roissy. Beaucoup d’étrangers arrêtés en province s’y retrouvent transférés lorsque l’administration pense que leur expulsion est quasi-immédiate. L’administration leur paye un petit séjour à proximité des pistes de l’aéroport, et, souvent, les relâche dans le no man’s land qui entoure le centre de rétention. Ils se débrouillent pour rentrer comme ils peuvent.
Le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot est situé près de l’aéroport de Roissy. Beaucoup d’étrangers arrêtés en province s’y retrouvent transférés lorsque l’administration pense que leur expulsion est quasi-immédiate. L’administration leur paye un petit séjour à proximité des pistes de l’aéroport, et, souvent, les relâche dans le no man’s land qui entoure le centre de rétention. Ils se débrouillent pour rentrer comme ils peuvent.
Le placement de Monsieur H. au centre de rétention du Mesnil, c’est autre chose en terme d’absurdité. D’entrée, pour ne pas simplifier les choses, c’est l’histoire d’un Chinois de Hong Kong qui ne parle que cantonnais, alors que presque tous ses concitoyens parlent mandarin. Ensuite, pour vraiment les compliquer, c’est l’histoire d’un Chinois qui vit au Vénézuela avec sa famille, et qui vient en Guadeloupe pour travailler. Malchance, il s’y fait arrêter et placer en rétention au centre de rétention des Abymes. Et puis, arbitrairement, la préfecture décide de le transférer 6700 kilomètres plus loin, au Mesnil-Amelot. Alors effectivement, les vols Air France depuis Pointe à Pitre pour la Chine font escale à Paris. Sauf que l’administration ne disposait pas du laissez-passer consulaire leur permettant d’assurer la seconde partie du voyage. ( Lorsque les étrangers sous le coup d’une mesure d’éloignement n’ont pas de document de voyage, l’administration doit obtenir un laissez-passer auprès de leur consulat).
Informations prises, la dite administration espérait pouvoir obtenir un laissez-passer dans les deux jours suivants l’arrivée de Monsieur H. au Mesnil, pour le mettre dans un avion. Rien ne permettait donc de dire si ce lointain transfert allait aboutir à l’expulsion de Monsieur H. vers la Chine, ou bien terminer dans le no man’s land du Mesnil-Amelot.
Monsieur H. a été libéré par le juge des libertés et de la détention trois jours après son arrivée en métropole, sans qu’un laissez-passer n’ait été délivré. L’administration n’a bien sûr pas prévu le retour. Il ère actuellement quelque part dans la jungle parisienne où il ne connaît personne, à la recherche de compatriotes comprenant le cantonnais, et d’un moyen de repartir au Vénézuela. Sans passeport, et sans pouvoir contacter les siens.
Intervenante au centre de rétention du Mesnil-Amelot
Auteur: Service communication
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