PAU : LA CIMADE ET SES PARTENAIRES DENONCENT LES CONDITIONS D’ACCUEIL INDIGNES DES PERSONNES EN DEMANDE D’ASILE
LES PRAHDA (programmes régionaux d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile) font partie ...
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la mort de Serge GILLES en Haïti le 1er février dernier à l’âge de 85 ans. Militant et dirigeant politique haïtien, Serge a croisé la route de La Cimade en 1969. Il a laissé une empreinte profonde dans l’histoire du centre de Massy qu’il a […]
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la mort de Serge GILLES en Haïti le 1er février dernier à l’âge de 85 ans. Militant et dirigeant politique haïtien, Serge a croisé la route de La Cimade en 1969. Il a laissé une empreinte profonde dans l’histoire du centre de Massy qu’il a dirigé de 1976 à 1986.
Le parcours de Serge est l’histoire exemplaire et riche d’enseignements d’un militant pour la justice qui a connu l’exil et est retourné dans son pays dès que les conditions politiques l’ont permis. Impliqué dans des grèves estudiantines en Haïti en1960-62 et victime de la répression du gouvernement de Duvalier, il doit fuir vers le Québec d’abord puis vers la France où il obtient le statut de réfugié en 1969. Il est accueilli par Georges et Dorothée Casalis en attendant une place disponible au foyer d’étudiants de La Cimade à Massy. Il deviendra équipier au centre en 1972 puis en prendra la direction en 1976. C’est aussi à Massy qu’il rencontrera sa femme Betty, alors assistante d’André Jacques. Le couple marquera durablement la vie du centre de Massy.
Cette période verra une participation active de tou·te·s les résident·e·s, non seulement dans l’animation du centre mais aussi dans sa gestion quotidienne. Serge s’entoura en effet d’une équipe constituée majoritairement d’exilés dominicains, urugayens, chiliens et congolais. Ensemble, ils feront de ce centre d’accueil de personnes exilées un véritable lieu de reconstruction et de solidarité, en encourageant la poursuite des nombreux engagements politiques, syndicaux et des actions d’aide au développement dans les pays d’origine. Serge GILLES contribuera d’ailleurs activement aux actions nationales menées par le Service Droits de l’Homme et le Service Solidarités Internationales de La Cimade.
Fidèle à son engagement politique, Serge retournera en Haïti en 1986, immédiatement après la chute de la dictature de Duvalier. Il subira de nouveau la répression avant d’être finalement élu Sénateur de la République et Président de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat Haïtien. Il sera également candidat à la Présidence de la République en 2005. Il est resté jusqu’à la fin de sa vie une personnalité politique très respectée dans le secteur des forces progressistes haïtiennes.
Serge laisse l’image d’un homme de conviction, chaleureux, courageux et rigoureux dans ses engagements aussi bien en tant que réfugié équipier de la Cimade que comme dirigeant politique en Haïti. La Cimade exprime toute sa reconnaissance à ce grand « combattant » qui aura marqué son histoire et elle tient à assurer son épouse Betty et ses deux filles de sa solidarité dans ces temps de douleur.
Geneviève Jacques, ancienne présidente de La Cimade et
Henry Masson, président de La Cimade
Auteur: Service communication
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