Inlassablement, les préfectures de Guyane et de Guadeloupe continuent les expulsions vers Haïti
Ce mois de septembre semble avoir été marqué par de nouvelles expulsions vers Haïti. Si une ...
La préfecture de Guyane enferme régulièrement au centre de rétention de Matoury des pères et mères de famille avec l’intention de les expulser vers leur pays d’origine.
Cette situation peut engendrer des séparations de famille extrêmement violente psychologiquement pour les parents comme pour les enfants. La pratique se banalise et heurte le droit au respect de la vie privée et familiale ainsi que les droits de l’enfant.
En janvier dernier, ce fut le cas de la mère d’un enfant de 22 mois, et de son amie mère célibataire d’un enfant de sept ans se retrouvant alors seul à la sortie de l’école. Suite au dépôt d’un recours par ces femmes, la préfecture a décidé de les libérer. Elles auront subi plus de 30 heures d’enfermement dans l’angoisse d’être durablement séparées de leur enfant.
Quelques semaines plus tard, M. P, ressortissant haïtien, comptait rejoindre sa conjointe et ses enfants, arrivés 9 mois plus tôt à Cayenne. Convoqué devant le juge chargé de valider le maintien ou pas des personnes en rétention au-delà de 48 heures, il a donc retrouvé sa femme et rencontré son dernier fils né en Guyane… au tribunal, entouré de policiers. Finalement le juge, compatissant, a décidé de son assignation à résidence.
Au mois de février, c’est un père d’enfant français qui était arrêté à son domicile et placé en rétention malgré la présence de son fils mineur lors de l’interpellation et la présentation aux forces de l’ordre de sa carte d’identité française et d’une preuve de filiation. La préfecture, 24 heures plus tard, décidait d’abroger l’arrêté de placement en rétention pour assigner ce monsieur à résidence.
En mars dernier, l’administration avait décidé du placement de M. I, futur père de famille dont la compagne était enceinte de 8 mois et ce, malgré la présentation de l’acte de reconnaissance anticipée. Le tribunal administratif a cependant considéré que cette décision « portait atteinte de manière grave et immédiate à la situation de M. I ». Il fut libéré à l’issue de l’audience.
Ces personnes ont échappé de justesse à une expulsion grâce aux démarches contentieuses et administratives entreprises. Leur enfermement reste néanmoins une expérience traumatisante pour ces familles qui subissent séparation et angoisse d’une expulsion probable.
Ces situations illustrent le déficit majeur de contrôle sensé intervenir avant d’enclencher une procédure d’expulsion à leur encontre, et la légèreté avec laquelle l’enfermement en rétention est envisagé.
La réforme du droit des étrangers, votée en 2016, rappelle pourtant que cet enfermement ne doit être considéré qu’en tout dernier recours.
Sur ce point, le chemin est encore long à parcourir en Guyane…
Auteur: Région Outre-Mer
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