Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Josia* est enceinte de 7 mois et est enfermée au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Son état de santé préoccupant interroge l’obstination de l’administration à la maintenir enfermée et à vouloir la faire monter à bord d’un avion. La Cimade témoigne de l’acharnement du préfet de l’Essonne.
Chaque jour, à notre arrivée au Centre de Rétention Administrative où nous intervenons au nom de La Cimade pour aider les personnes enfermées à défendre leurs droits, nous avons une petite appréhension avant de découvrir la liste des personnes arrêtées et enfermées la veille par les préfets voisins.
Depuis le temps que nous travaillons là, nous savons qu’ils sont capables du pire.
L’an dernier déjà, la préfecture de l’Essonne nous avait laissés sans voix lorsqu’elle avait enfermé une maman et son bébé, né prématurément quelques semaines plus tôt. En voyant cette dame pleurer en changeant la couche de son enfant sur le sol de notre bureau, nous avons compris qu’il était possible de balayer beaucoup de principes au nom d’une politique anti-immigration profondément inhumaine.
Et puis samedi 9 février est arrivé. Cette fois-ci, c’est contre une femme enceinte de plus de 7 mois que la Préfecture de l’Essonne s’acharne.
Depuis plus d’une semaine déjà, cette femme se bat pour ses trois enfants qui l’attendent à l’extérieur et pour celui qu’elle porte en elle. Cet enfant qu’elle pourrait perdre en raison du stress de l’enfermement et si on la forçait à prendre un avion pour l’expulser.
Humiliée, elle ne sait plus vers qui se tourner pour obtenir de l’aide. L’administration voit une délinquante avant de voir une femme enceinte. Un policier lui dit qu’elle est une mère indigne quand elle dit qu’elle ne sait pas où sont ses enfants. Des policiers lui crient dessus en la traînant dans le couloir, estimant que si elle crie, c’est qu’elle n’est pas vraiment épuisée.
Alors chaque jour, en plus de cette petite appréhension du matin, nous nous demandons dans quel état nous allons la retrouver. Et chaque jour nous voyons sa détresse grandir un peu plus tandis que nous essayons de la rassurer en espérant qu’elle ne dormira pas là une nuit de plus.
Et rien ne bouge. Personne ne comprend ce qu’elle fait encore là. Comment lui expliquer quelque chose que nous-mêmes ne comprenons pas ? Qu’est-ce qui motive une préfecture à rabaisser à ce point une personne si vulnérable ? Et un médecin, comme celui de l’OFII, à justifier un traitement aussi inhumain et dégradant en estimant qu’aucun problème de santé ne s’y oppose ?
Josia a déjà eu de fortes contractions depuis le début de son enfermement en rétention, des alertes médicales préoccupantes qui lui ont valu plusieurs allers retours avec la maternité de l’hôpital de Meaux. La Cimade demande sa libération immédiate.
* Le prénom a été modifié
Auteur: Admin_Ile_de_France
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