Rats, cafards, froid, humidité : Un « patrimoine » dont les jeunes migrants se passeraient bien
À l’occasion des Journées du Patrimoine, des jeunes en recours de Bois Blancs ont invité élu·es ...
Le 17 septembre, l’Etat et la municipalité ont organisé une évacuation générale des personnes exilées présentes sur la commune sans réelle solution alternative proposée
Environ 1000 hommes, femmes, enfants et mineurs isolés vivaient dans des conditions précaires et insalubres dans et aux alentours d’un gymnase ouvert par la précédente municipalité en décembre 2018. Cette évacuation s’est déroulée dans le calme mais sous la contrainte des forces de l’ordre, largement présentes à ce démantèlement. On estime à 800 le nombre de personnes transférées dans près de 25 bus allant vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO) et des centres d’accueil et d’examen des situation (CAES) dispersés dans toute la France et non dans les Hauts de France, contrairement à ce que la préfecture avait initialement indiqué en juillet. Nous déplorons l’insuffisance des informations transmises au préalable auprès des personnes concernées, que ce soit au sujet de l’opération en elle-même ou des lieux vers lesquels elles étaient redirigées. Une vingtaine de mineur-e-s se sont vu refuser l’entrée dans des bus dédiés à les conduire vers des structures consacrées aux mineur-e-s.
Début juillet, l’Etat et la municipalité ont conjointement décidé de fermer le seul lieu d’accueil existant et d’évacuer les personnes qui s’y trouvaient. Préalablement informées, les associations avaient insisté auprès des pouvoirs publics pour que des solutions pérennes et adaptées soient trouvées et mises en œuvre pour répondre aux besoins des personnes exilées. Au contraire, les services de l’Etat ont, comme à chaque fois, fait le choix d’une opération d’évacuation et d’orienter les personnes vers des centres d’accueil où l’accompagnement social et juridique est inadapté, si ce n’est lacunaire. Le préfet du Nord a également décidé de ne pas suspendre l’application du règlement Dublin, en dépit des alertes des associations.
Présentées comme des mises à l’abri générales, ces évacuations et la destruction des lieux de vie sont un choix politique déplorable qui aboutit en réalité à aggraver la précarité dans laquelle les personnes se trouvent. Ce cycle infernal de campements-démantèlements favorise l’errance et la réinstallation dans des espaces inappropriés à une vie digne. Il restreint davantage l’accès à la santé et aux droits fondamentaux des personnes et porte atteinte à leur intégrité physique et psychique déjà fragilisées par leur parcours migratoire.
Les associations intervenant auprès des exilé-e-s dans la région déplorent cette politique de rejet et d’exclusion qui n’apporte aucune solution digne et pérenne pour ces personnes vulnérables. Grande-Synthe, comme le littoral du nord, est et restera un territoire de transit pour les personnes cherchant à passer en Grande-Bretagne. Il est nécessaire que l’Etat mette en place des dispositifs d’accueil adaptés, notamment pour les mineur-e-s, sur le littoral permettant aux personnes exilées d’accéder à l’ensemble de leurs droits fondamentaux et à une réelle protection.
Médecins du Monde
Help Refugees
La CIMADE Nord Picardie
La Ligue des Droits de l’Homme
Salam Nord/Pas de Calais
Auberge des Migrants
MRAP Littoral Dunkerquois
Secours catholique CARITAS France
Refugee Info Bus
SAVE
Refugee Women Center
Drop
ACCMV
ADRA France antenne de Dunkerque
Bethleem
Gynécologie sans frontières
HRO
AMiS
SAVE
Auteur: Région Nord-Picardie
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