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Fabrique de sans-papier en Isère : le collectif Bouge ta pref38 alerte les médias
Mercredi 30 octobre, la coordination Bouge ta Pref 38 a organisé une conférence de presse pour ...
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Comme il y a un an, les Centres de Rétention Administrative (CRA), ces lieux d’enfermement créés en vue de l’expulsion forcée de personnes sans-papiers, deviennent des zones de contamination massive à la Covid 19, mettant potentiellement en danger la vie de personnes étrangères enfermées pour des raisons administratives – et non pénales. Comme à Oissel, à Hendaye, au Mesnil-Amelot ou à Toulouse, la situation sanitaire au CRA de Lyon Saint-Exupéry est plus qu’alarmante.
La semaine du 8 décembre, un mouvement de protestation des personnes enfermées, marqué par une grève de la faim et fortement réprimé par les agent·es de la Police aux Frontières (insultes, coups), a permis d’alerter sur les conditions d’enfermement désastreuses au sein du CRA de Lyon-Saint Exupéry. Dans ce lieu de promiscuité, la « distanciation sociale » est par définition impossible. La pandémie y évolue très rapidement : alors que 4 cas positifs Covid étaient recensés le 8 décembre, 14 jours plus tard, ce sont 39 cas qui sont attestés, sur une centaine de retenus, uniquement des hommes.
Le protocole sanitaire en place apparaît totalement inefficace pour contenir la pandémie. À leur arrivée au CRA, les personnes retenues sont soumises à un test anti-covid et sont placées dans un sas (la « zone tampon ») pendant une durée d’une semaine à 15 jours, avant de faire un nouveau test pour sortir de cette zone. Un individu testé positif sera placé en isolement, mais pendant toute la durée de l’attente, dans des conditions très rudes et précaires, les retenus sont mêlés et peuvent se contaminer.
En plus d’être dangereux, cet enfermement devient illégal. En effet, juridiquement la rétention a pour seul but d’organiser l’expulsion de personnes n’ayant pas de droit au séjour. Alors que la pandémie reprend de plus belle, de nombreux pays comme l’Algérie ou le Maroc ferment peu à peu leurs frontières, empêchant de fait les expulsions. Cet enfermement est aussi coûteux car le coût de la rétention est estimé à 25 mille euros par personne expulsée ; celui de la construction du nouveau CRA de Lyon-Saint-Exupéry à plus de 23 millions d’euros. Autant d’argent qui pourrait ne pas être gâché dans une politique d’enfermement inhumaine et absurde pour être investi dans une véritable politique d’accueil !
Pour en savoir plus :
Sur la situation dans les CRA à l’échelle nationale
« Centres de rétention : retour à l’anormal » : https://www.lacimade.org/centres-de-retention-retour-a-lanormal/
« Scandale sanitaire au centre de rétention du Mesnil-Amelot : la Cimade se retire » : https://www.lacimade.org/scandale-sanitaire-au-centre-de-retention-du-mesnil-amelot-la-cimade-se-retire/
Sur le CRA de Lyon-Saint-Exupéry
Il y a un an…https://www.lacimade.org/en-plein-confinement-des-conditions-sanitaires-alarmantes-au-cra-de-lyon-saint-exupery/
https://crametoncralyon.noblogs.org/temoignages-de-plusieurs-grevistes-de-la-faim-du-09-12/
Auteur: Région Auvergne Rhône-Alpes
