« Invisible ? » Une exposition de la Cimade à Marseille

Tout part de la Mascarole, en juin 2021

En 2021, l’atelier d’artistes de la Cimade – une dizaine de personnes exilées souhaitant développer leur fibre artistique,  accompagnés d’Anne Lieutier, de Blas Gimeno et de Didier Frossard – a fabriqué les masques qui sont exposés aujourd’hui.

Il s’agissait, en juin dernier, de les offrir à la vue des passants en une « Mascarole » – chorégraphie colorée et ludique (animée par Alice Galodé).  Ayman Khoury, cinéaste, en a capté les images photos et vidéo. Il a réalisé un documentaire, avec une musique de Giovanni Ceccarelli.

Dans cette exposition, les masques sont entourés par les photos d’Ayman, portraits étranges des créateurs portant leurs masques, et parfois les théâtralisant. Au fond de la salle, la projection du film documentaire permet de saisir toute la profondeur de la démarche.

Des masques, des photos, un documentaire

Pourquoi des masques ? Blas Gimeno, artiste accompagnateur de l’atelier nous l’a fait comprendre par ces quelques mots :

« …Nos masques font de nous des êtres différents, étranges. Étrangers ? Oui, nos racines sont ailleurs. Mais nous sommes venus sur cette terre avec bienveillance et fraternité, portant la paix et l’amitié. Oui, nos langues et nos cultures sont différentes. Mais un dialogue paisible est possible, car sous nos masques, nous sommes tous humains. Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre! « 

Le documentaire de Ayman Khoury, la Mascarole, dix minutes environ,  proposé à côté de l’exposition donne vie à l’ensemble de la démarche, avec ses aspects esthétique, militant, émotionnels. (cliquer ici pour le regarder)

Un vernissage évènement

L’atelier d’artistes de la Cimade Marseille a accueilli pour le vernissage Henry Masson, Fanélie Carrey-Conte, président et secrétaire générale de la Cimade, Pascaline Curtet, déléguée en région, Audrey Guarino (adjointe au maire de Marseille). Au milieu et à droite, Didier Frossard et Blas Gimeno, animateurs de l’atelier d’artistes.

Plus de cent personnes étaient présentes pour admirer les œuvres.

« Ce palmier, c’était mon pays »

Shireen, la jeune peintre qui a réalisé le palmier que l’on voit derrière elle, lit un poème qu’elle a écrit à son sujet.

« La vie est belle, mes rêves sont beaux.

Mais il me faut de la patience : un jour mes rêves se réaliseront, ce jour n’est pas encore venu.

Regarde le palmier, comme il est haut et beau ! Il est stable sur le sol, malgré la dureté des rochers qui l’entourent.

Autour de lui, les arbres et les plantes profitent de son ombre et l’admirent : il produit des dates de qualité et porte fièrement ses enfants, tous différents par leurs idées, leur religion, leur couleur, leur langue.

Ce palmier, c’était mon pays.

J’espère que vous prenez soin de votre palmier et qu’il produira de belles dates, toutes différentes et de grande qualité ! »

Performance artistique

Peshawa est un artiste kurde irakien à présent réfugié en France. Il a accepté de nous rendre spectateur de sa création en temps réel. Une performance impressionnante. Le résultat représente en noir et blanc une foule qui semble défiler tristement dont on distingue des visages fatigués, des corps flous.

Artistes plasticiens de tous pays, venez renforcer l’atelier de la Cimade !

Auteur: Région Sud-Est