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Alors que la Libye vient d’annoncer la fermeture de ses frontières au sud, une équipe d’Alternative espaces citoyens témoigne de la situation des migrants dans le désert du Ténéré au Niger.
Alors que la Libye vient d’annoncer la fermeture de ses frontières au sud, une équipe d’Alternative espaces citoyens témoigne de la situation des migrants dans le désert du Ténéré au Niger.
Agadez et Dirkou au Niger sont les deux principaux points de départ, de transit et de retour de ces migrants. Quatre jours de route au minimum séparent ces deux oasis. Espoirs et désespoirs se mêlent sur ces pistes du désert qu’empruntent les camions et pick-up chargés de matériel et d’hommes, affrontant la nature, le climat, le racket et les risques d’attaque. Alternative espaces citoyens a ainsi recueilli le témoignage de ceux qui se rendent en Libye et de ceux qui en reviennent.
En effet, l’éclatement de la crise libyenne en 2011 a eu de graves conséquences sur la situation des personnes migrantes dans cette région. Pendant le conflit armé d’abord, plus de 96 000 travailleurs migrants selon l’OIM sont ainsi partis « volontairement » à partir de mars 2011 de cet important pays d’accueil en traversant le désert. Après l’Égypte et la Tunisie, le Niger est le 3ème pays à avoir accueilli les migrants de Libye, loin très loin devant les pays de l’Union européenne qui n’ont reçu que 3,95% des personnes ayant fui le conflit. D’autres n’ont pas choisi de partir de Libye, mais ont été arrêtés puis refoulés aux frontières terrestres, dont le désert du Ténéré.
Ceux qui quittent la Libye souvent contraints et forcés…
Et la fin de la guerre en Libye n’a pas amélioré cette situation puisque, aujourd’hui, les nouvelles autorités libyennes, encouragées par les politiques migratoires répressives des États européens, se sont lancées dans une véritable chasse aux travailleurs immigrés, principalement les Subsahariens, violant ouvertement la Convention des Nations unies sur les droits des travailleurs migrants et leurs familles. Victimes de racisme, traqués sur leurs lieux de travail ou dans leurs habitations par la police libyenne, ces immigrés sont refoulés manu militari aux frontières. Nombreux sont ceux qui subissent des sévices, des humiliations de toutes sortes et certains sont même enfermés arbitrairement durant plusieurs mois.
Et ceux qui tentent de s’y rendre
Malgré cette répression sauvage et ces expulsions en série, des milliers de jeunes Nigériens, Sénégalais, Gambiens, Ghanéens, Nigérians ou encore Camerounais fuyant le mal vivre dans leurs pays ou cherchant un travail, continuent de se rendre en Libye pour la première fois pour certains, de manière habituelle pour d’autres, car le travail saisonnier est leur seul moyen de survie durant la saison sèche. Dans ce désert hostile, l’équipe d’Alternatives espaces citoyens a également croisé la route de ceux qui ont été refoulés d’Algérie ou du Maroc, pays qui actuellement mène également une traque implacable contre les migrants subsahariens.
En ce 18 décembre, journée internationale des migrants, ces témoignages doivent nous faire réagir. Si des hommes et des femmes sont contraints aujourd’hui d’emprunter ces pistes du désert à la merci des rackets de toutes sortes, s’ils sont victimes de maltraitance de la part de la Libye ou du Maroc, c’est d’abord parce que l’Union européenne fait pression sur ces pays pour verrouiller les frontières toujours plus au sud. La politique d’externalisation des frontières dénoncée depuis des années notamment par les associations du projet Loujna-Tounkaranké a en effet des conséquences graves sur les droits des migrants dans les pays de transit et d’accueil en Afrique du Nord comme sur leurs sociétés où se développent racisme et xénophobie.
Un film documentaire et un rapport d’observation seront issus de cette mission et seront diffusés au printemps 2013.
Cette mission entre dans le cadre du projet régional Loujna-Tounkaranké pour la protection et l’accès aux droits des migrants en Algérie, au Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tunisie. Il réunit 13 associations.
Plus d’information sur le site Loujna Tounkaranké et sur Facebook
Auteur: Service communication
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