Charter affrété par Frontex : 58 personnes géorgiennes expulsées au mépris de leurs droits
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Rennes, le 2 mars 2024 « En fin de journée, le mercredi 26 février, la rumeur commence à se ...
Charlie est arrivé en France mineur où il a été rejoint par les membres de sa famille qui ont tous ensuite été régularisés. Aujourd’hui jeune adulte, l’administration française veut l’expulser dans son pays d’origine où il n’a plus personne.
Depuis près de 60 jours d’enfermement, le sentiment d’angoisse que provoque la rétention et la peur de l’expulsion est toujours aussi prégnant.
“Vraiment, les gens sont dans la galère ici. On ne peut pas avoir d’argent, de mandat cash, on ne peut rien envoyer, ni recevoir.
Des gens sont expulsés alors que leurs familles sont en France, leurs enfants sont ici.
Il y a des gens qui sont enfermés ici qui n’ont rien fait, qui ne voulaient pas rester en France, qui sont juste de passage sur le territoire et qui veulent retourner dans leurs pays. Ils sont enfermés et expulsés. C’est n’importe quoi, je ne comprends pas.
Je suis venu en France pour vivre ici car j’avais des problèmes dans mon pays à cause de mon père. Ma mère m’a envoyé ici quand j’étais mineur. Je suis en France depuis 2007. Mon père a disparu en 2007, mon frère a été assassiné en 2017. Je n’ai pas eu de papiers. Tous les membres de ma famille sont là. Ils sont tous régularisés. La police veut m’expulser dans un pays où je n’ai plus personne et je n’ai nulle part où aller.
Je suis toujours stressé ici. A chaque fois qu’ils viennent chercher quelqu’un pour l’expulser au milieu de la nuit, c’est toujours un choc. Après ça, pendant plusieurs jours je n’arrive pas à dormir, j’ai peur qu’ils viennent me chercher. Je ne suis jamais tranquille.
Je suis là depuis presque deux mois et c’est trop long, c’est dur.
Ce n’est pas de la faute des policiers, ils font leur travail, ils viennent, font leur boulot, ferment la porte quand ils rentrent chez eux et c’est fini.
J’essaye d’aider les gens, je traduis, pour faire passer le temps. Je reçois des visites avec des bénévoles.
J’ai mal au cœur pour les autres. Je sais que rien ne va changer avec ce témoignage mais il faut que les gens sachent ce qui se passe.”
Charlie, expulsé après 73 jours d’enfermement
La Cimade publie les témoignages des personnes qu’elle accompagne, en particulier dans les centres de rétention. Une parole libre d’une personne enfermée. Une parole qui permet de saisir les conséquences des politiques à l’égard des personnes en migration. Des textes, des extraits sonores ou des vidéos recueillis par les intervenant·e·s de La Cimade.
Auteur: Région Bretagne Pays de Loire
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