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« Qui va porter mon fils handicapé pour l’amener à l’école »
Lundi 07 janvier sur le répondeur du téléphone de la Cimade : « c’est Mme S., mon mari il a téléphoné, il a dit « envoyé Géorgie » et il a raccroché, je ne comprends pas … qu’est-ce qu’il se passe ? »
M.S., 33 ans, père de deux enfants, enfermé au centre de rétention d’Hendaye par la préfecture de la Haute-Vienne le 13 décembre 2019 a été expulsé le 7 janvier 2020 au petit matin en Géorgie
Le couple a une fille de 12 ans, scolarisée au collège, et un fils de 7 ans lourdement handicapé et accueilli dans un institut médico-éducatif (IME).
Arthur* a une anomalie neurologique sévère. En 14 mois, il a subi de multiples interventions chirurgicales. Grâce aux soins apportés son état de santé s’améliore.
La famille est arrivée en France en octobre 2018. Elle a fui la Géorgie après avoir reçu des menaces des autorités locales et après que le père a été battu à plusieurs reprises pour avoir défendu l’accès au soin de leur fils.
Le père et la mère ont fait une demande d’asile qui a été rejetée le 28 juin 2019. Ils ont chacun reçu une obligation à quitter le territoire en septembre 2019 par la préfecture de la Creuse.
Cette mesure a été contestée avec l’aide d’un avocat mais a été confirmée par le tribunal administratif de Limoges en novembre 2019. Un appel devant la Cour administrative d’appel de Bordeaux est en cours. Malgré les améliorations, l’état de santé d’Arthur reste préoccupant et nécessite des soins non accessibles dans son pays d’origine.
Le juge des libertés et de la détention décide de maintenir M. S. en rétention, estimant que malgré la remise de son passeport, rien ne démontre qu’il ne tenterait pas de fuir en cas de remise en liberté. Monsieur S. ne comprend pas : « qui va porter Arthur totalement handicapé alors que sa mère est fragile ? qui va amener les enfants à l’école ».
La préfecture de la Creuse a la réponse : « Madame étant aussi sous le coup d’une mesure d’éloignement, ils peuvent re-créer la cellule familiale en Géorgie » peut-on lire dans l’obligation de quitter le territoire de Monsieur.
Arthur pourra-t-il vraiment être soigné en Géorgie ? Pour son médecin, l’enfant justifie d’une prise en charge médico-éducative stricte et quotidienne. Un retour compromettrait son état de santé.
Malgré la mobilisation des avocats, institutions et associations, la préfecture organise rapidement son expulsion.
Face à cela, le défenseur des droits est saisi. Il n’a pas eu le temps de répondre. Quelques jours après la saisine M. S. est expulsé en Géorgie. La famille est séparée de son père et mari.
La Cimade demande le retour de Monsieur S et la régularisation de cette famille.
La Cimade demande au gouvernement de mettre un terme à la violence de la politique menée à l’encontre des personnes étrangères.
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*Le prénom a été modifié
Auteur: Région Centre Ouest
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