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Un second décès en rétention administrative en quelques semaines, le 10ème depuis 2017, ce sont les conséquences intolérables d’une politique d’enfermement et expulsion de plus en plus répressive.
Le 26 mai 2023, une personne décédait, dans des circonstances toujours non-établies, au centre de rétention de Vincennes. La Défenseure des droits s’est d’ailleurs saisie d’office suite à cette mort qui « ferait suite à des violences de la part de policiers du CRA ainsi qu’à des refus répétés de demandes de prise en charge médicale »[1].
Le lundi 3 juillet, c’est au CRA de Marseille qu’une autre personne enfermée a perdu la vie. Les circonstances de cette mort inacceptable restent également indéterminées : intoxication médicamenteuse ou asphyxie suite à l’incendie s’étant déclaré pendant le weekend.
La violence et l’indignité qui règnent dans ces lieux d’enfermement ont de lourdes conséquences sur la santé et l’intégrité physique des personnes qui y sont enfermées. Les tentatives de suicides et les actes violents se multiplient et en dépit des alertes, les autorités ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation dans les CRA. Pire, faisant face à la mort de personnes enfermées sous sa propre responsabilité, l’administration choisit de poursuivre sa politique d’enfermement à tout prix. C’est ainsi qu’à Marseille, à la suite de l’incendie s’étant déclaré pendant la nuit du 30 juin au 1er juillet suivi du décès d’une personne enfermée, les autorités ont choisi d’utiliser les locaux affectés à la zone d’attente pour maintenir à tout prix les personnes enfermées malgré la fermeture de certaines zones du CRA due à l’incendie.
Dans ses dernières recommandations en urgence, le CGLPL « pointe la responsabilité de l’administration dans la dégradation des conditions de vie dans les CRA : le double constat de l’inefficacité du recours croissant à l’enfermement et de la multiplication des atteintes aux droits des personnes retenues commande l’engagement d’une politique ferme de réduction de la pression sur ces structures ». La carcéralisation des centres de rétention, la criminalisation des personnes étrangères et la politique d’enfermement massive menée par le gouvernement ont des conséquences graves et la mort de ces deux personnes en est une qui ne peut être occultée.
Sur ces sept derniers jours seulement, La Cimade a été informée d’une double tentative de suicide au CRA d’Hendaye – la personne demeure à ce jour hospitalisée – et d’une tentative de suicide au CRA de Bordeaux. Au CRA du Mesnil-Amelot, une personne enfermée a passé trois jours sur le toit d’un des bâtiments refusant de descendre ; d’autres personnes retenues ont rapporté sa volonté de se suicider.
Témoin de cette politique migratoire meurtrière, La Cimade appelle à la fermeture de tous les centres et locaux de rétention administrative et appelle à un changement de paradigme des politiques migratoires, garantissant le respect des droits et libertés fondamentales.
[1] https://www.politis.fr/articles/2023/06/mort-au-cra-de-vincennes-des-temoignages-contredisent-la-version-officielle/
Auteur: Service communication
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