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Manifestation au centre de rétention administrative du Mesnil Amelot : La Cimade reste mobilisée et dénonce les violations répétées des droits fondamentaux des personnes enfermées

3 mars 2023

La Cimade s’est mobilisée devant le Centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en région parisienne, pour dire NON aux pratiques illégales et de plus en plus répressives de l’Etat, ainsi qu’aux conditions d’enfermement indignes des personnes étrangères.

Ce jeudi 02 mars, un mois après le retrait des équipes de La Cimade du CRA DU Mesnil-Amelot, une centaine de personnes –  bénévoles, salarié·e·s, partenaires et élu·e·s de la République – se sont donné∙e∙s rendez-vous devant le CRA pour manifester leur soutien, pour dénoncer les conditions indignes en rétention et pour alerter sur les violations répétées des droits fondamentaux des personnes enfermées dans les CRA.

Louise LECAUDEY, responsable régionale rétention au CRA du Mesnil Amelot a pris la parole, au nom de tou·te·s les intervenant·e·s juridiques de La Cimade, pour exprimer leur indignation : « Les CRA sont devenus des lieux de violations systématiques des droits et d’atteintes graves à la dignité humaine ». Elle a aussi dénoncé les conditions dans lesquelles les personnes retenues sont interpellées, enfermées puis expulsées.

La Cimade dénonce les violations manifestes des droits fondamentaux des personnes étrangères qui conduisent à l’enfermement : les contrôles au faciès, l’irrégularité des procédures administratives, l’absence de prise en compte de la vulnérabilité des personnes. Elle s’insurge contre les conditions d’enfermement dégradées ainsi que les expulsions illégales et violentes.

Pendant la mobilisation, plusieurs femmes retenues ont été contactées par téléphone pour prendre la parole depuis l’intérieur du CRA, comme madame S : « Je travaille dans un cabinet médical. Je n’ai jamais eu des soucis avec la police, mais selon les autorités mon délit est de vouloir vivre et m’intégrer en France. Je ne comprends pas pourquoi je suis là… Ils vont m’expulser dans un pays que je ne connais presque pas ».

Pour Dalia Frantz, responsable nationale de la rétention à La Cimade, « L’exercice de nos missions d’accès aux droits en CRA devient toujours plus difficile. A rebours des déclarations politiques considérant que les personnes en situation irrégulière disposent de trop nombreuses possibilités de recours, nous constatons chaque jour que l’accès à un recours effectif n’est pas garanti. Les personnes sont parfois expulsées illégalement avant même d’avoir vu un juge ou alors qu’elles ont demandé l’asile sur le territoire français ».

Pour conclure l’action, les intervenant·e·s ont lu les revendications portées par La Cimade :

  • Respect du droit : nous demandons au ministère de mettre fin aux expulsions illégales de personnes avant leur audience devant le juge administratif ou avant la réponse de l’OFPRA sur leur demande d’asile. Nous demandons également le respect des décisions de justice par les préfectures.
  • Fin de l’enfermement des personnes vulnérables : nous demandons au ministère de protéger les personnes vulnérables et de mettre fin à leurs placements en rétention, notamment pour les personnes ayant des troubles psychiatriques manifestes, les femmes victimes de violences conjugales et les mineurs.
  • Libération des personnes non expulsables et de celles qui risquent pour leur vie ou leur liberté en cas de renvoi : ces personnes doivent bénéficier d’un droit au séjour en France.
  • Fin des expulsions de personnes légalement protégées contre l’éloignement : parent d’enfant français∙e, conjoint∙e de Français∙e, personne entrée en France avant l’âge de 13 ans, etc… Ces personnes doivent rester protégées contre l’expulsion comme la loi le prévoit actuellement.
  • Fin des placements massifs et abusifs à l’isolement et du recours systématique à la force : les violences policières et l’impunité des personnes dépositaires de l’autorité publique doivent cesser.
  • Fermeture de tous les centres et locaux de rétention et plus largement suppression de toutes les formes d’enfermement spécifiques aux personnes étrangères.

Pour aller plus loin :

Tribune publiée par Le monde le 02 mars 2023

 

Auteur: Service communication

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