Rassemblement à Roanne samedi 21 décembre
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A l’occasion de l’édition 2012 du festival migrant’scène, l’association Étrange Miroir présente MotherBorder, une création audiovisuelle documentaire qui questionne le contexte migratoire en Méditerranée et le quotidien de jeunes migrants tunisiens venus à Nantes après la révolution.
Suite à la révolution tunisienne, de jeunes migrants tunisiens sont arrivés au printemps 2011 à Nantes : quelles sont les raisons qui les ont poussés à quitter la Tunisie pendant une révolution pourtant célébrée en Europe, leurs rêves, leur rapport à la mer ?
Étrange Miroir et La Cimade souhaitent construire un espace d’expression pour ces jeunes migrants qui les associent à la réflexion sur la manière d’exprimer et de restituer leurs vécus et ressentis. La réalité portée par leurs histoires vécues est la base recherche poétique et documentaire. L’action qu’Étrange Miroir propose doit permettre de construire des passerelles entre les bénévoles de la Cimade, les artistes, les migrants et le public. Pour Étrange Miroir, « le recours à l’imaginaire […] semble nécessaire pour aborder le poids du réel, pour que chacun puisse en appréhender la complexité et se construire sa propre opinion. ». À travers un film documentaire de création compilant paroles, photos, vidéo, sons et dessins, Mother Border veut questionner de manière sensible les politiques migratoires et le parcours de jeunes tunisiens venus à Nantes après la révolution.
Marie Mortier, coordinatrice du festival Migrant’scène, les a retrouvé 29 septembre, pour une première étape de travail.
Nous nous sommes retrouvés derrière un ordinateur. Ils avaient travaillé tout l’été, entre les squats et les rues de Nantes, les côtes tunisiennes, à accumuler des photos, des sons, des anecdotes, et des tas de questions.
Photos, Tunis. L’émancipation politique s’inscrit sur les murs. Un graff dit : Enfin, nos couleurs sont libres. Des fresques immenses , les bleus de la mer, des ombre de mains au pochoir.
Son, Nantes. Récit en arabe d’Hichem, la voix lente et rauque. Le désir d’ailleurs, le souffle de la révolution, le départ possible, l’errance en Europe, et atterrir là, à Nantes, dans un squat. Aucune régularisation possible, leur a-t-on dit.
Vidéo, Nantes. La caméra est immobile, plan large. La rue de Nantes, Hichem et ses amis passent et repassent. Ils draguent. Ils voudraient réussir à vivre, enfin. Tomber amoureux, se marier, et peut-être un jour obtenir des papiers. Ils essayent de vivre dans les marges étroites que leur laisse l’administration française. La frontière ne s’arrête pas à la mer, ils l’ont emportée avec eux.
Photos, Mahares. Le village d’Hichem. Un vieux voilier passe au large. Exotisme, style Thalassa. Poussière des rues. Un jeune homme gominé déambule en jogging. Lenteur. Vivre en périphérie du monde. Sûr qu’on serait né là, on aurait voulu ça aussi : devenir. Aller voir ailleurs. S’émanciper, quoi.
Vidéo, Mahares. La mer d’Hichem pose allongée sur la natte de la terrasse au village (nom). Un souffle passe dans ses cheveux. Elle lève la tête. On lui porte le portrait encadré d’Hichem, encadré. Elle le tient fièrement dans ses bras.
Son, Mahares. Une villageoise qui alpague les deux jeunes français dans la rue. Voix stridente qui se rit d’elle-même. « La libre circulation des marchandises, mais pas des hommes? Dieu, comment ça se fait? »
Vidéo, Clisson, périphérie rurale de Nantes. Barbecue hallal. Hichem et la clique d’Étrange Miroir défilent derrière en portrait derrière la caméra. Jeunes visages d’un monde globalisé et fragmenté. Marie : « eux ils auraient mangé même si ce n’était pas hallal, on l’a fait comme une attention. On a préparé le repas ensemble, on a choisi la viande ensemble. »
Marie et Raphaël, d’Étrange Miroir, font défiler et interrogent pour moi ces fragments. Ils ne savent pas comment, mais ils voudraient faire autre chose qu’un art qui propose aux exclus un cadre pour « participer ». Ils veulent éviter la position de surplomb. Ils se sont lancés dans leur collecte de fragments comme dans une enquête dont les questions finissent par les toucher eux même. Ils voudraient bien raconter tout cela dans leur spectacle, ils ne savent pas trop comment, ils essayent et mélangent la musique, le son, la vidéo, leurs carnets, le graphisme.
En savoir + sur le site du festival
Auteur: Service communication
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