Rassemblement à Roanne samedi 21 décembre
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Le 29 mars 2009, à 30 km des côtes libyennes, a eu lieu un des plus grands naufrages de l’histoire de l’immigration en Europe : sur trois embarcations parties de Libye, deux ont coulé et une troisième a disparu. Des chiffres provisoires font état de 23 rescapés, 21 cadavres repêchés et plus de 500 disparus, sans doute engloutis par le Canal de Sicile. Comme toujours pour de tels événements, les informations sont opaques et souvent contradictoires.
Le 29 mars 2009, à 30 km des côtes libyennes, a eu lieu un des plus grands naufrages de l’histoire de l’immigration en Europe : sur trois embarcations parties de Libye, deux ont coulé et une troisième a disparu.
Des chiffres provisoires font état de 23 rescapés, 21 cadavres repêchés et plus de 500 disparus, sans doute engloutis par le Canal de Sicile. Comme toujours pour de tels événements, les informations sont opaques et souvent contradictoires. L’agence de presse libyenne s’est limitée, dans un premier temps, à annoncer que la plupart des migrants étaient égyptiens et que les trois embarcations étaient parties du port de Sid Belal Janzur, avec au total 257 personnes à bord. Quant à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle annonçait deux jours après, le 31 mars, que le nombre de victimes des trois bateaux était estimé à 300. En Italie (pays de destination de ces voyageurs), la presse a alternativement repris les informations libyennes et affirmé que les 257 personnes visées n’occupaient qu’un seul des trois bateaux : ce qui, si cela était avéré, donnerait une estimation beaucoup plus effroyable du nombre total de disparus.
Au-delà de ces macabres estimations, très choquantes sont les déclarations libyennes, qui font de cette tragédie la conséquence du vent très fort qui régnait alors. La responsabilité de cette hécatombe ne doit-elle pas plutôt être attribuée à l’Union européenne, qui promet 20 millions d’euros à l’État libyen en échange de sa collaboration dans la lutte contre l’immigration irrégulière ? À l’Italie, qui depuis 2000 continue à signer divers « traités d’amitié » incluant des clauses migratoires avec cette dictature ? Et encore à la Libye qui, comme ses voisins du Maghreb, utilise les migrants comme monnaie d’échange pour obtenir une position privilégiée dans les négociations internationales ?
Il est à craindre que la réaction des autorités face à cette nouvelle tragédie soit, une fois encore, d’instrumentaliser ces événements dramatiques, sans considération des causes réelles qui poussent les migrants à prendre des risques mortels pour rejoindre l’Europe, afin de justifier le durcissement des contrôles.
On doit craindre aussi, sur cette portion de frontières maritimes, les effets du projet italien d’externaliser les opérations de patrouille le long des côtes libyennes, qui ne feront qu’augmenter le nombre de tragédies en mer et de mises en péril des personnes refoulées dans ce pays de non-droit qu’est la Libye.
Migreurop demande que l’Union européenne, et notamment l’Italie, stoppe les négociations avec la Libye. À plus court terme, Migreurop demande que clarté soit faite sur ce naufrage, que les opérations de recherche continuent, afin que soit donné un nom à ces migrants pour qu’ils ne soient pas destinés, comme tous les naufragés de la migration, à l’oubli. N’en sont pas moins indispensables la poursuite et la condamnation des vrais responsables de cette véritable guerre que l’Europe a déclaré aux migrants, à ses frontières et au-delà.
Auteur: Service communication
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