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[Communiqué interasso] Dans un courrier daté du 6 octobre 2023 et déposé dans les boites aux lettres de ses administrés, Romain Bail, Maire de Ouistreham, met en cause les associations venant en aide aux personnes exilées dans cette commune.
Nous, le CAMO, La Cimade, Citoyen.ne.s en lutte, Médecins du Monde et Vents contraires tenons à réagir à certaines assertions de Monsieur le Maire destinées à effrayer les habitants dans un contexte politique extrêmement tendu et à repréciser le cadre de nos interventions.
Contrairement à ce que Monsieur le Maire affirme, si le démantèlement de la jungle de Calais en 2016 a entrainé le déplacement de personnes exilées le long de la frontière franco-britannique jusqu’à Ouistreham, le chiffre de 450 personnes n’a jamais été atteint. Au maximum, en 2018, 220 personnes tentaient de rejoindre le Royaume-Uni depuis le port de Ouistreham.
Aujourd’hui, ce sont 200 jeunes Zaghawas, fuyant les conflits armés au Soudan, qui vivent sur le campement situé le long du chemin de halage dans une situation intolérable au regard de la dignité humaine. Dans une lettre ouverte, envoyée mardi 17 octobre, nous avons appelé les autorités publiques locales à prendre leur responsabilité face à l’urgence humanitaire.
Suite à notre saisine de la Justice, les autorités ont, pour la première fois, récemment installé un minimum de dispositifs sanitaires – encore insuffisants – à proximité du campement. Jusqu’à la mise en service d’un premier point d’eau cet été, seuls les bénévoles approvisionnaient le lieu de vie en eau potable, la plupart du temps, depuis leur propre domicile, palliant ainsi les carences des pouvoirs publics. En 2022, nous estimons avoir utilisé 300 m³ d’eau à partir des points d’eau en accès libre dans la commune. Cette quantité ne saurait avoir grevé le budget de la municipalité d’un montant aussi aberrant que 100 000 €.
Quoique laisse entendre Monsieur le Maire, « par humanisme et respect de chacun », d’autres municipalités confrontées aux mêmes enjeux migratoires, manifestent régulièrement leur solidarité en mettant à disposition leurs équipements publics et en agissant en concertation avec les personnes concernées et leurs soutiens. Citons les collectivités membres de l’ANVITA [Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants] mais aussi certaines communes à proximité immédiate de Ouistreham.
Nous accompagnons les personnes exilées bloquées à Ouistreham depuis 6 ans et nous continuerons à les soutenir aussi longtemps que nécessaire pour garantir leurs droits fondamentaux et ce, tant que la municipalité refusera d’exercer ses compétences. Au côté de nos partenaires, nous manifestons activement et concrètement notre solidarité envers des personnes vivant dans des conditions inhumaines, pour défendre leurs droits et leur dignité.
Non, Monsieur le Maire, nous n’avons nul besoin de « coup d’éclat pour nous donner bonne conscience ». Les bénévoles de nos associations œuvrent tous les jours modestement, sans penser un seul instant « à leur propre mise en valeur ».
Auteur: Région Normandie
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