Impliquée depuis plus de 50 ans sur les questions de paix au Proche-Orient, la Cimade a en outre développé de multiples expériences, initiatives, contacts dans cette région en proie à des conflits récurrents.
Depuis le 11 septembre 2001, une nouvelle lecture des relations internationales comme d’un monde divisé autour d’un clivage civilisationnel, l’emporte sur des analyses plus complexes. Cette lecture est d’autant plus dangereuse que non seulement les conflits sont lus et interprétés à travers les prismes religieux et communautaires mais sont alimentés et surdéterminés par cette lecture. De par la pluralité de ses références et sa capacité fédératrice, La Cimade a un rôle à jouer en termes de prévention et résolution des conflits.
La Cimade est membre de réseaux, qu’ils soient d’églises ou laïques comme la Plateforme des ONG Françaises pour la Palestine, le Comité d’appui d’EAPPI animé par le DEFAP, la plateforme Moyen Orient de la Fédération Protestante de France ou encore Chrétiens de la Méditerranée pour mener à bien la construction de la paix.
Impliquée depuis plus de 50 ans au Proche-Orient, La Cimade a en outre développé de multiples expériences, initiatives, contacts dans cette région en proie à des conflits récurrents. La position de La Cimade sur la question israélo-palestinienne se fonde sur le nécessaire respect du droit international dans l’objectif de construire une paix réelle fondée sur la justice, comme l’exprime une décision du conseil de La Cimade du 28 novembre 2009. Pour La Cimade, les chances de réussite des négociations de paix reposent sur « une mobilisation de plus en plus forte des femmes et des hommes qui n’en peuvent plus de la situation de guerre, qui souhaitent la paix en Palestine et en Israël, qui croient qu’elle est encore possible, qui pensent qu’elle est même la seule issue possible pour continuer à vivre sur cette terre, côte à côte, dans la reconnaissance et le respect mutuel. »
Lire la motion du Conseil national de novembre 2009
Une mission Israël Palestine – février 2014
Une mission s’est déroulée du 16 au 25 février 2014. Dix ans après la dernière mission officielle de La Cimade en Israël-Palestine, elle avait pour objet de reprendre contact avec les réalités du terrain, d’analyser les enjeux auxquels fait face aujourd’hui la société civile dans chacun des territoires, et de collecter de l’information sur la situation des demandeurs d’asile et réfugiés en Israël. La délégation de huit personnes, représentative du mouvement Cimade, était composée de la présidente de La Cimade, de deux membres bénévoles du Conseil national, de deux bénévoles de groupes locaux (Strasbourg et Marseille), de deux salarié·e·s et un bénévole de la Commission Solidarités internationales.
L’urgence d’agir
De cette plongée dans la machinerie d’une occupation mortifère, la délégation de La Cimade retire l’urgence d’agir en soutien aux organisations de terrain en Israël et en Palestine qui luttent dans un contexte particulièrement difficile pour collecter de l’information sur les violations des droits, publier des rapports, alerter la société civile israélienne et internationale, les institutions européennes et les Nations unies. Agir pour appuyer le travail mené auprès des réfugiés et demandeurs d’asile, l’autre face sombre de la politique israélienne de mise à l’écart des indésirables. Agir pour relayer l’appel des comités de résistance populaire des villages de Cisjordanie, qui dans leur lutte opiniâtre et pacifique contre le bulldozer de la colonisation, en appellent à une solidarité internationale urgente. Agir auprès du gouvernement français pour qu’il mène une politique courageuse et appuie, par tous les moyens, la reconnaissance des droits des Palestiniens par Israël. Agir enfin pour que l’oppression cède la place à la justice, une justice appelée par la société civile israélienne et palestinienne, sans laquelle aucun horizon de paix ne peut s’ouvrir.
Télécharger le rapport ici, 2014
Les vidéos de la journée de décryptage organisée par la Cimade et l’Iremmo « Israël Palestine : complexité et enjeux », décembre 2015
Les campagnes auxquelles nous participons
100 ans de dépossession
1917 et la Déclaration Balfour, 1947 et le plan de partage, 1967 et l’occupation israélienne… 2017 marque 100 ans de dépossession pour la Palestine. Mais aussi de résistance.
Frappé de toutes parts, le peuple palestinien n’a pas plié tandis qu’au fil des décennies la solidarité s’organisait et se développait dans le monde. En France, la Plate-forme Palestine, créée en 1993, dont La Cimade est membre fondateur, en est un acteur majeur. Avec des partenaires français, européens, palestiniens et israéliens anticolonialistes, nous allons affirmer cette solidarité tout au long de 2017.
Il s’agit d’informer l’opinion et les élus, de les mobiliser pour amener les décideurs à faire pression sur les autorités israéliennes. Une première mesure en France serait la reconnaissance de l’Etat de Palestine et des sanctions contre Israël tant qu’il viole le droit international. La plateforme a ainsi interpellé le Président de la République dans une lettre ouverte en date du 7 février 2017.
Le guide la campagne
Les textes de positionnement
En savoir plus sur la campagne 100 ans de dépossession
Made in illegality
La Cimade, membre de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine, soutient « Made in illegality » ; une campagne visant l’arrêt des relations économiques de la France avec les colonies israéliennes. Lancée en France en janvier 2015, cette campagne articule information du public et plaidoyer envers les élus et décideurs. Elle est coordonnée par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et la FIDH, soutenue par plusieurs syndicats.
En savoir plus sur Made in illegality
Palestine : la case prison
Toujours dans le cadre de la plateforme, « Palestine : la case prison » est une campagne centrée autour d’un documentaire sur la situation des prisonniers politiques et d’opinion palestiniens au regard du droit international.
Actuellement, il y a environ 7 500 prisonnières et prisonniers palestinien·ne·s dans les prisons israéliennes, en violation du droit international. A travers des interviews d’anciens et d’anciennes détenu·e·s et de leurs familles, ainsi que de juristes palestiniens, israéliens et internationaux et d’anciens soldats mobilisés, ce documentaire met en lumière les mécanismes d’un système d’oppression qui dépasse les murs de la prison et maintient toute une société sous la menace permanente d’un emprisonnement arbitraire.
En savoir plus sur La case prison
Dans le cadre de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine, La Cimade a également soutenu la mobilisation en faveur de l’admission de la Palestine au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2011 ou encore la campagne « un bateau français pour Gaza » en juillet 2011. Cette dernière est la contribution des associations françaises à une mobilisation internationale qui a regroupé une vingtaine de pays européens et nord-américains pour dénoncer et briser le siège israélien contre Gaza, promouvoir et faire respecter le droit international, et répondre à la crise humanitaire que subissent 1,8 millions de Palestiniens de Gaza. Aujourd’hui c’est un bateau de femmes qui est parti pour Gaza : La flottille de la liberté
Enfin, avec la Confédération Paysanne, l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), ATTAC et L’UJFP (l’Union Juive Française pour la Paix) La Cimade est à l’initiative de la création en Languedoc Roussillon de la « Coalition contre Agrexco ». Lancée en mai 2009, la Coalition compte plus d’une centaine de membres (partis, associations, syndicats) qui ensemble s’opposaient au projet d’implantation de la société israélienne Carmel-Agrexco dans le port de Sète.
Les projets que nous soutenons
La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) est une campagne non violente née du cri d’alarme de la société civile palestinienne en juillet 2005, un an après l’avis de la Cour Internationale de Justice concluant à l’illégalité du Mur de séparation construit en CisJordanie. Inspirées par les sanctions imposées à l’Afrique du sud du temps de l’apartheid 172 associations palestiniennes appellent les organisations des sociétés civiles internationales à soutenir le boycott, le désinvestissement et les sanctions envers l’Etat d’Israël tant que celui-ci ne respecte pas le droit international.
Les associations signataires demandent qu’Israël :
- Mette fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes et en démantelant le Mur
- Reconnaisse les droits fondamentaux des citoyens arabo-palestiniens d’Israël à une égalité absolue ; et
- Respecte, protège et favorise les droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU.
La Cimade n’est pas membre de BDS France, mais le Conseil national de La Cimade a adopté une motion en novembre 2009 déclarant que » La Cimade, forte de son continuel positionnement au côté des Palestiniens et des Israéliens oeuvrant pour la paix, déclare son soutien à l’appel de la société civile palestinienne BDS et au positionnement de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine sur Boycott, Désinvestissement, Sanctions« .
Lire la motion du Conseil national de novembre 2009 et le communiqué de presse de lL Cimade, « Assez de menaces sur les militants en Palestine », d’octobre 2016
Le site internet de BDS France
Les Accompagnateurs œcuméniques en Palestine
La Cimade soutient le programme EAPPI (Ecumencial Accompaniment Program in Palestine and Israel) du Conseil Œcuménique des Églises (COE).
EAPPI est l’acronyme anglais (en français : programme d’accompagnement œcuménique en Palestine et Israël) de ce programme qui est la réponse du COE à l’appel lancé en 2002 par les Églises et les mouvements chrétiens palestiniens, lui demandant de mettre en place, pour leur peuple, une présence internationale protectrice.
Dès le lancement du programme EAPPI, la Cimade a beaucoup œuvré pour le faire connaître et la Fédération protestante de France y a adhéré en 2005, avant de passer la main au DEFAP – Service protestant de mission, sous la houlette duquel il est vraiment devenu œcuménique, le CCFD-Terre solidaire et le Secours catholique ayant rejoint Églises et mouvements protestants.
Près de 1.500 Accompagnateurs Œcuméniques provenant de tous les coins de la planète ont séjourné en Palestine où ils se sont succédés pour des périodes de 3 mois consécutifs. Regroupés par équipes de 4, ils sont basés dans 6 endroits (actuellement Jérusalem-est, Bethléem, Yannoun, vallée du Jourdain, Hebron et Yatta). Vêtus d’une veste distinctive, ils ont pour tâches d’être présents sur les check-points, d’accompagner les enfants à l’école et, dans les zones rurales, de protéger les villageois exposés aux attaques des colons, comme aussi d’assurer une présence régulière sur les terres convoitées par l’armée et les colons israéliens. Jour après jour,ils font l’inventaire des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire de la guerre (en l’occurrence la 4ème convention de Genève) dont ils sont témoins et rendent compte au bureau du COE à Jérusalem. A leur retour dans leur pays, ils transmettent leur témoignage au moyen de conférences-débats, d’interventions dans les média et ils essaient de sensibiliser leurs élus et leur gouvernement.
Une présentation en français du programme EAPPI
Le site internet en anglais de l’EAPPI
Aller plus loin :
Fiche pratique sur la détention administrative.
Fiche pratique sur la résistance populaire des comités villageois palestiniens.
Comprendre comment l’UE renforce les colonies israéliennes et participe à détruire l’agriculture palestinienne.
Question fréquente : BDS, est-ce que le boycott sert à quelque chose ?
Question fréquente : Peut-on parler d’Apartheid en Israël ?