Pour l’avenir de Mayotte, l’Etat promet toujours plus d’inégalités
Alors que la colère gronde à Mayotte et que les revendications se font plus pressantes que ...
La Cimade Mayotte qui soutient, avec la Ligue des Droits de l’Homme, le Gisti, la Fasti et Médecins du Monde, les habitantes et habitants de de La Pompa à Combani qui ont contesté l’arrêté préfectoral visant à détruire, sans solution de relogement, une partie importante du quartier se félicite de l’ordonnance rendue par le tribunal administratif le 23 décembre dernier qui fait droit à leurs demandes en suspendant l’exécution de l’arrêté contesté.
La Cimade Mayotte qui soutient, avec la Ligue des Droits de l’Homme, le Gisti, la Fasti et Médecins du Monde, les habitantes et habitants de de La Pompa à Combani qui ont contesté l’arrêté préfectoral visant à détruire, sans solution de relogement, une partie importante du quartier se félicite de l’ordonnance rendue par le tribunal administratif le 23 décembre dernier qui fait droit à leurs demandes en suspendant l’exécution de l’arrêté contesté.
Le juge a, en effet, estimé ne pas avoir reçu de preuves de propositions de relogement adapté pour chaque habitante et habitant concerné.e.
L’obligation de relogement étant une condition obligatoire selon l’article 197 de la loi Elan invoquée par les autorités pour ces programmes de destruction, le non-respect de cette condition légale a été reconnu par le tribunal administratif qui a conclu à la suspension de l’exécution de l’arrêté litigieux.
La Cimade réaffirme son soutien à une lutte pour un habitat digne pour toutes et tous, dans le respect des droits humains et de la législation française. Mayotte ne doit pas être une exception à l’application du droit.
La résorption de l’habitat insalubre ne doit pas passer par la destruction sans solution de relogement adaptée.
Il est important de soutenir tou.te.s les habitant..s  et le fait qu’ils soient de nationalité française ou en séjour régulier comme l’a énoncé le juge à la suite de l’instruction n’entame en rien, bien entendu, notre volonté de les accompagner dans l’accès à leurs droits. Nous tenons à préciser que notre solidarité ne connaît pas de principe de nationalité et de frontières. Elle s’exerce à l’égard de toutes les personnes opprimées et exploitées quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leur conviction.
Les nombreuses personnes qui, à Mayotte, poussent la porte de nos locaux peuvent en témoigner. Nos locaux qui, par ailleurs, font toujours l’objet depuis le 13 décembre dernier de manifestations hostiles de la part de plusieurs membres se revendiquant comme appartenant au CODIM : blocage de l’accès au local, banderoles insultantes et diffamatoires installées jusqu’au balcon de La Cimade, insultes, agressions verbales et menaces de toute personne s’approchant de notre association pour solliciter des renseignements.
Ces agressions indignes d’un état démocratique dans lequel la liberté d’association est fondamentale ne freinera évidemment en rien notre détermination à défendre nos valeurs et à continuer notre travail sur le territoire de Mayotte : accompagnement vers l’accès au droit de toutes et tous sans distinction, ateliers sociolinguistiques pour acquérir l’autonomie en français, formations juridiques des acteurs sociaux, des partenaires associatifs et institutionnels, actions de sensibilisation en milieu scolaire, associatif, socioculturel, … Notre équipe s’y engage au quotidien et recherche toujours de nouveaux bénévoles pour agir plus et mieux.
Nous attendons des autorités qu’elles montrent que, dans une France démocratique, La Cimade, créée il y a plus de 80 ans et relevant de la loi de 1901, agissant dans le respect des principes républicains français, a toute sa place. Y compris à Mayotte. De ce fait, il est du devoir de ces mêmes autorités de faire respecter la loi afin que nous puissions travailler sereinement et sans craintes dans un climat sécurisant.
Nous souhaitons une année 2022 constructive favorisant un développement plus harmonieux de l’île. Que 2022 soit belle et solidaire !
Auteur: Région Outre-Mer
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