Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Samedi 2 août, des incendies se sont déclenchés dans deux chambres au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, non loin de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Vers 17h30, de la fumée était ainsi aperçue, sortant d’un bâtiment, alors qu’une quarantaine de militants de SOS Soutien aux sans papiers manifestaient devant le centre.
Samedi 2 août, des incendies se sont déclenchés dans deux chambres au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, non loin de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Vers 17h30, de la fumée était ainsi aperçue, sortant d’un bâtiment, alors qu’une quarantaine de militants de SOS Soutien aux sans papiers manifestaient devant le centre.
Selon un retenu du centre, alors que se développait à l’intérieur du CRA un mouvement général de protestation, « deux cellules ont été incendiées » à une vingtaine de minutes d’intervalle. Les gendarmes, selon lui, ont alors fait « sortir tout le monde des chambres » pour les « regrouper sur le terrain de foot », en faisant « usage de gaz lacrymogènes ». Cette fois cependant, le feu « a été vite circonscrit par les gendarmes, puis par les pompiers, qui assurent la veille du centre », a-t-on indiqué à la gendarmerie – mais sans s’expliquer sur l’origine des sinistres. Un fourgon et un camion des pompiers sont arrivés en renfort peu de temps après, ainsi que des gendarmes pour maintenir l’ordre.
Le CRA du Mesnil-Amelot compte 140 places. Grèves de la faim, départs de feu, tentatives de suicide, automutilations : des tensions permanentes s’y produisent. Au mois de mai 2007, lors de la visite de MM. Fillon et Hortefeux, une lettre ouverte écrite par les intervenants de la Cimade, leur avait été remise pour les alerter sur la situation au CRA du Mesnil et, plus largement, sur les effets dévastateurs de la politique du chiffre. Au mois de décembre 2007 et janvier 2008, un mouvement de protestation, se caractérisant par son aspect pérenne et collectif, y était organisé par les personnes retenues. Le mouvement devait par la suite se poursuivre au CRA de Vincennes.
Ces dernières semaines, la tension augmentait au centre du Mesnil-Amelot. Le 18 juillet, la Cimade avait alerté les autorités suite à une multiplication des incidents : grèves de la faim, altercation entre gendarmes et personnes retenues, violences lors de l’embarquement d’une personne retenue.
Ce nouveau mouvement de colère révèle les souffrances humaines que génère la politique du chiffre appliquée en matière d’expulsions. La pression qui s’exerce sur l’ensemble des fonctionnaires chargés de la mettre en œuvre entraîne des méthodes d’interpellation plus que contestables et le placement en rétention, dans des centres toujours plus déshumanisés, de personnes qui ont construit leur vie en France. Pour eux la perspective d’une expulsion, qui est une rupture brutale et totale dans leur vie, est intolérable.
Suite à l’incendie du 22 juin qui a détruit le CRA de Vincennes, la Cimade avait interpellé les pouvoirs publics. La Cimade réitère ses demandes :
1 – suppression et interdiction des quotas d’expulsion
Les quotas d’expulsion ont des effets désastreux : il est plus que temps de rompre avec cette méthode détestable. La Cimade demande au Gouvernement de cesser immédiatement toute politique du chiffre en matière de reconduites à la frontière. Cela doit se traduire par l’annulation de toutes les consignes adressées à chaque préfecture lui indiquant le nombre d’expulsions qu’elle doit réaliser.
2 – l’arrêt immédiat des travaux de construction d’un second centre de 240 personnes au Mesnil-Amelot
Les plus gros centres de rétention, constituent un univers de plus en plus carcéral où se développent les tensions et la violence. Le gouvernement doit respecter l’engagement pris de limiter la capacité des centres de rétention. M. Claude Guéant s’était engagé en 2004 à ce que les centres de rétention ne dépassent pas une capacité maximale de 100 personnes. Cet engagement n’a pas été tenu par la suite. Avec les incendies du CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot, nous en constatons aujourd’hui les conséquences dramatiques.
La Cimade demande l’inscription dans la législation d’une limite maximale de la capacité des centres de rétention à moins de 100 personnes.
Auteur: Service communication
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