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« L’Armada une grande fête populaire que nous aimons. Elle ambitionne de montrer au public les plus beaux bateaux du monde. Pour nous, un des plus beaux bateaux du monde est l’Aquarius, car il a permis le sauvetage de 30 000 vies humaines. »
Tous les cinq ans, l’Armada est un évènement qui rassemble les plus beaux bateaux du monde sur les quais de la Seine à Rouen. En début d’année, 27 associations de solidarité de Seine-Maritime – dont La Cimade, Emmaüs, Amnesty International, Médecins du Monde et la Ligue des Droits de l’Homme – avaient proposé au Président de l’Armada d’inviter l’Aquarius pour l’édition 2019.
L’Armada qui aura lieu cet été est une grande fête populaire que nous aimons. Elle ambitionne de montrer au public les plus beaux bateaux du monde. Pour nous, un des plus beaux bateaux du monde est l’Aquarius, car il a permis le sauvetage de 30 000 vies humaines.
Dans un communiqué de presse, Philippe Dupont, directeur du centre Abbé Pierre-Emmaüs, avait alors souligné que la navire qui a navigué 34 mois pour venir au secours des exilés en difficulté en Méditerranée « représente un symbole très fort de l’assistance aux personnes démunies et en danger et incarne la tentative de construire une société qui tend la main aux plus faibles ». La proposition fut rejetée faute de place sur les quais de la Seine.
A défaut, les militants rouennais se sont rassemblées en marge de l’évènement vendredi 14 juin pour interpeler une nouvelle fois les organisateurs avec ce message : « Où est l’Aquarius ? » Plusieurs artistes invités pour l’Armada comme Les Ogres de Barback se sont associés à cette mobilisation en arborant les T-shirts floqués du message « Où est l’Aquarius ? ». Ben Herbert Larue a interprété un morceau inédit qu’il a composé pour souligner l’absence du navire de sauvetage pendant l’Armada.
Ben Herbert Larue chante « Il était un grand navire » à l’Armada de Rouen
Les associations ont distribué des tracts rappelant à tous que si la mer est bien un espace d’aventure et de rêve, elle est aussi pour des dizaines de milliers de personnes chaque année, une voie de fuite devant la guerre et la misère, un risque terrible et parfois une destination finale.
« N’importe quel être humain en péril dans les flots doit être sauvé, quelles que soient les circonstances et quel qu’en soit le prix. » William Spindler, porte parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
L’Aquarius, affrété par SOS Méditerranée en partenariat avec Médecins Sans Frontière à partir de 2016, a permis le sauvetage de près de 30 000 vies humaines. Il n’a rien pu faire pour 18 000 hommes, femmes et enfants, morts ou disparus en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe depuis 2014. Faute d’avoir trouvé un pays lui accordant un pavillon, il a été restitué à son propriétaire et ne navigue plus depuis décembre 2018.
Les associations rouennaises partie prenante de l’opération demandent aux gouvernements européens de ne plus détourner les yeux et de soutenir les organisations de recherche et de sauvetage, en Méditerranée, mais aussi en Manche, aux Comores et partout au large de l’Europe.
Auteur: Région Normandie
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