Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Les 7 et 8 décembre, c’est par centaines que des citoyens, des militants associatifs et syndicaux, des élus sont venus manifester leur solidarité avec les étrangers le long des files d’attente des différentes préfectures et lieux d’accueil des demandeurs d’asile d’Ile de France.
Dans plusieurs villes, grâce à la générosité des participants (ou d’une municipalité comme à Bobigny), un « petit déjeuner solidaire » a pu être offert à toutes les personnes qui faisaient la queue depuis des heures, certains depuis la veille, en espérant perdre le moins possible de leur journée de travail ou de cours. À Évry, Nanterre, et Paris, l’opération s’est accompagnée d’une aubade au préfet dans l’espoir que la musique adoucisse vraiment les mœurs ! À Créteil et Bobigny des travailleurs sans papiers en lutte s’étaient joints au rassemblement.
Le scandale récurrent des files d’attente
Les manifestants ont dénoncé le scandale le plus visible : celui des files, souvent sans aucun aménagement de la zone d’attente, un accueil indigne que l’insuffisance des moyens ne suffit pas à expliquer. À Antony, ils ont mis en place et inauguré un WC public installé dans la nuit et décoré d’une pancarte « Sanisette Chez Claude », hommage modeste à celui qui décide ce qui sera ou ne sera pas « bien » pour les étrangers. Étrangement, cet équipement sanitaire indispensable et apprécié a été enlevé dans les heures qui ont suivi par la police… Là comme ailleurs, les associations, les syndicats, les élus refusent que des personnes dorment dans la rue, dans le froid pour accéder à un service public. Ils demandent à l’État de prendre des mesures pour que cesse cette humiliation. Ils refusent que les agents des préfectures soient instrumentalisés pour servir une politique clairement xénophobe et inhumaine. À la souffrance des étrangers s’ajoute souvent la leur.
De multiples formes de « maltraitance »
Au cours de ces actions, de nombreux témoignages ont été recueillis, par les militants et par les journalistes présents. Ils confirment à quel point les étrangers sont mal traités dans les préfectures : manque d’information, refus de dossiers, obligation de démarches répétitives, dossiers qui s’accumulent, délais de réponse démesurés, multiplication des titres précaires (dont le renouvellement fréquent augmente mécaniquement les files), non respect des procédures, etc.
Les effets d’une logique politique
Partout les situations humaines sont examinées au prisme des quotas, du soupçon et de la « lutte contre l’immigration » : un thème emprunté de longue date au Front National. Même les demandeurs d’asile venant de zones de conflit ou les étrangers gravement malades peinent à faire reconnaître la légitimité de leur demande. Au lieu de favoriser l’intégration et le vivre ensemble, de régulariser davantage de personnes insérées dans la société française avec des titres stables (résident = 10 ans), on multiplie les refus (OQTF) ou les titres d’un an, voire les autorisations provisoires de trois mois, parfois sans autorisation de travail. On précarise les étrangers, on encourage le travail non déclaré, on crée une somme de malheurs individuels.
Les associations et syndicats, comme les citoyens et élus qui les soutiennent, l’ont affirmé clairement : c’est aussi cette logique qu’il faut changer et c’est le message qu’ils ont porté ou qu’ils porteront lors des audiences en préfecture, mais aussi en poursuivant cette campagne.
Paris le 14 décembre 2011
Préfecture de Melun (77)
Suite au rassemblement devant la préfecture de Melun du 8 décembre :
2) Reportage sur Canal coquelicot
Préfecture de Versailles (78)
Retrouvez ici le diaporama photos pris mercredi matin devant la préfecture :
Préfecture d’Évry (91)
Retrouvez ici les superbes photos de Jean-Claude prises le 8 décembre
Sous préfecture d’Antony (92) :
La vidéo du rassemblement
Préfecture de Bobigny (93)
Une des interventions devant la préfecture filmée par Téléliberté
Auteur: Service communication
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