Réaffirmons notre rôle de vigie, défendons nos libertés
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La journée internationale des droits des femmes est une nouvelle occasion pour exiger une véritable politique publique de lutte contre les discriminations des personnes migrantes. Alors que le gouvernement devrait présenter son plan « Égalité » ce 8 mars 2023, le nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration intitulé « projet de loi pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » va aggraver la situation de celles qui subissent déjà une double discrimination, en tant que femmes et en tant qu’étrangères.
Le chemin pour l’égalité femmes-hommes est encore long en 2023. En France, les hommes sont rémunérés en moyenne 28,5 % de plus que les femmes. 76 % des emplois en temps partiel sont occupés par des femmes. Aux discriminations liées au genre, s’ajoutent pour des femmes, celles liées à la migration. Les inégalités professionnelles sont amplifiées par l’origine, le nom, la couleur de peau et/ou la situation administrative.
Selon Violaine Husson, responsable des questions de gère et protection à La Cimade, sans ressources suffisantes, bien souvent à temps partiel, un grand nombre de ces femmes ne peut obtenir de carte de résident, titre de séjour qui permet une certaine stabilité administrative. « La perspective, dans ce projet de loi, d’une amende plus importante infligée aux employeurs de ces femmes risque d’accentuer leur vulnérabilité voire leur possible exploitation. »
C’est ce qui est arrivé à Sihem, 39 ans, Algérienne, arrivée en France en 2015 et accompagnée par La Cimade. « Je me retrouve en situation irrégulière, je subis le harcèlement administratif, j’ai perdu mon CDI alors que j’ai toujours payé mes impôts, j’ai toujours payé mon loyer et mes factures à jour. Je ne comprends pas, on me dit de rentrer chez moi ». La régularisation pour elle, comme pour la plupart des femmes sans-papiers est indispensable : « Avec mes papiers, j’aurai pu passer une équivalence pour travailler dans le médical. »
La situation de Sihem est celle de milliers de femmes immigrées, prisonnières d’un système qui les condamne à la vulnérabilité et la précarité. Avec la future loi asile et immigration, ce sera pire encore ! « On demande plus de respect pour qui on est. On ne fait rien de mal, on vit juste notre vie. On veut des lois pour nous protéger. L’Etat ne fait pas son boulot. On veut le droit de travailler. Pourquoi je suis obligée de me cacher pour vivre, », ajoute Sihem.
En 2023, la subsistance d’écarts salariaux inexpliqués entre les femmes et les hommes, à travail égal, est inacceptable. En 2023, le pouvoir reste encore et toujours une affaire d’hommes. En 2023, les femmes ont le droit à autre chose que des métiers mal payés, pénibles en raison des horaires atypiques, avec des temps partiels imposés. En 2023, les femmes migrantes doivent pouvoir accéder à un emploi sans être discriminées en tant que femmes et en tant qu’étrangère.
Ce 8 mars 2023, les équipes de la Cimade se mobilisent notamment en Ile de France ou encore en Vendée. En 2023, il est temps de mettre un terme à ces injustices, de mettre en place une véritable politique publique pour l’égalité professionnelle et d’envisager la régularisation de toutes et tous, y compris les femmes exilées.
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Auteur: Service communication
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