Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire ne laisse que 48 heures pour envoyer un recours en annulation au tribunal administratif. Lorsqu’elle est envoyée par la poste, comment peut-on réagir avec un délai aussi court ? A partir de quand le délai de recours commence à courir ?
La préfecture de la Seine-Saint-Denis et la sous-préfecture du Raincy ont une stratégie bien particulière pour notifier les décisions refusant la délivrance d’un titre de séjour et portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) sans délai assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français : elles les envoient par la poste en laissant un délai de 48 heures – décompté de minutes en minutes, week-end et jours fériés compris – pour introduire un recours auprès du juge administratif.
Seulement, cette pratique est illégale ! En effet, la loi prévoit expressément que les OQTF sans délai de départ volontaire doivent être notifiées par voie administrative, i.e. remises en mains propres. Cette obligation permet – en théorie – de garantir une compréhension de la décision et une possibilité d’agir dans l’urgence. Elle est précisée à l’article R776-2 II du CJA.
Dès lors, en envoyant ces décisions par la poste, les voies et délais de recours sont inopposables. Cela signifie que la personne faisant l’objet d’une telle mesure pourra envoyer un recours au tribunal en dehors de ce délai de 48 heures et pendant une durée d’un an à compter de la notification ou du moment où la personne a eu connaissance de la décision (CE, ass., affaire n°387763 du 13 juillet 2016)
Le véritable débat aura lieu avant l’audience, par un échange d’écrits. C’est pourquoi le lien avec l’avocat·e doit être établi le plus rapidement possible, afin d’étayer la situation et de s’appuyer sur des preuves claires. En attendant l’issue de l’audience, voici quelques conseils préventifs face à la police :
Cette situation peut être dénoncée auprès du défenseur des droits pour qu’il puisse intervenir auprès de la préfecture sur cette pratique illégale. Pour cela, il suffit de le saisir sur internet ici ou papier libre en expliquant tout simplement la situation et en donnant ses coordonnées.
Auteur: Admin_Ile_de_France
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