Charter affrété par Frontex : 58 personnes géorgiennes expulsées au mépris de leurs droits
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Rennes, le 2 mars 2024 « En fin de journée, le mercredi 26 février, la rumeur commence à se ...
En ce mardi 6 juillet 2021, les 6 associations intervenant dans les centres de rétention administrative publient leur rapport annuel 2020 sur la situation dans les centres de rétention, année fortement marquée par la crise sanitaire liée au Covid-19.
Aperçu de l’année 2020 au centre de rétention de Rennes
Nous aurions pu croire que la crise sanitaire entraînerait une baisse du nombre de personnes enfermées et expulsées du fait notamment de la fermeture des frontières et de certains CRA partiellement, y compris celui de Rennes pendant quelques semaines, en 2020. Contre toute attente, même s’il y a effectivement eu moins de personnes expulsées en chiffre absolu (mais plus en proportion de la population enfermée), la politique d’enfermement a perduré puisque 28 000 hommes, femmes et enfants ont été enfermés en rétention en 2020, dans des conditions d’enfermement encore plus précaires et au détriment de leur santé physique et mentale.
La Cimade dénonce cette politique d’enfermement à tout prix, mettant en danger la vie et la santé des personnes, et qui met en lumière le caractère répressif de la rétention qui devient une fin en soi.
2020 aura aussi été marquée par une privation de liberté sans fin, pour des personnes faisant des allers-retours incessants entre prison et centre de rétention, alternant entre peines pénales et administratives. Ainsi, en 2020 la sortie de prison est devenue la première cause de placement en rétention. En parallèle, de nombreuses personnes retenues ont également été condamnées pénalement pour avoir refusé de se soumettre au test PCR que beaucoup de pays exigent pour entrer sur leur territoire.
La Cimade dénonce cette logique de criminalisation et de répression des personnes étrangères.
D’autant plus que la vulnérabilité des personnes n’est pas prise en compte dans les décisions d’enfermement. En effet la crise sanitaire n’a pas empêché l’administration de continuer à enfermer de nombreuses personnes souffrant de pathologies graves et de troubles psychologiques et/ou psychiatriques importants. En 2020, 10 personnes se déclarant mineures ont également été enfermées au centre de rétention de Rennes.
Enfin, la pandémie a permis à l’Etat d’accélérer la détérioration des droits des personnes retenues, notamment en développant une justice d’exception rendue dans des conditions dégradées en visio-conférence. A Rennes, une salle d’audience spécialement dédiée à la visio-conférence a été construite aux abords du centre de rétention. Elle doit ouvrir cet été. Ce nouveau dispositif qui ne permettra plus aux personnes enfermées de se rendre à la Cité judiciaire pour y rencontrer les magistrats, les interprètes et leur avocat, occasionnera de graves atteintes à leurs droits fondamentaux de justiciables, et aura pour effet de dégrader et d’invisibiliser encore la justice qui leur est rendue.
La Cimade conteste l’ouverture et l’utilisation de cette salle annexe du tribunal judiciaire au détriment des droits des personnes enfermées.
Vous pouvez télécharger le rapport complet et visionner la vidéo de présentation du rapport ici.
Auteur: Région Bretagne Pays de Loire