Rats, cafards, froid, humidité : Un « patrimoine » dont les jeunes migrants se passeraient bien
À l’occasion des Journées du Patrimoine, des jeunes en recours de Bois Blancs ont invité élu·es ...
Du 18 au 22 mars 2019, quatre associations – la Cimade Nord Picardie, DROP Solidarité, Médecins du Monde et le Refugee Youth Service – ont mené une enquête auprès des personnes vivant dans les bois ou autour du gymnase.
Malgré la décision du maire de la ville d’ouvrir temporairement un gymnase et un centre aéré pour accueillir hommes, femmes et enfants, on estime entre 300 et 350 le nombre de personnes vivant dans les bois ou autour du gymnase, dans des conditions indignes. Parmi elles, une centaine de personnes se déclarant mineures.
Du 18 au 22 mars, quatre associations – La Cimade Nord Picardie, DROP Solidarité, Médecins du Monde et le Refugee Youth Service – ont mené une enquête d’observation des conditions de vie des personnes exilées vivant sur la commune de Grande-Synthe.
48 personnes ont été questionnées sur leur accès à un certain nombre de droits fondamentaux (accès à l’eau, à la lessive, aux toilettes, à une douche, nourriture, soins et hébergement) et sur leur statut (nationalité, âge, date d’arrivée en France et à Grande-Synthe, situation administrative). Elles étaient originaires de 4 pays différents (Irak, Pakistan, Iran et Soudan) et avaient entre 15 et 45 ans.
Les constats, repris dans un rapport d’observation rendu public le 30 avril, sont accablants. Les dispositifs sanitaires existants sont rudimentaires : une seule rampe d’eau composée de 8 robinets d’eau froide a été installée en novembre 2018 dans la zone du Puythouck par la mairie de Grande-Synthe. Ainsi, près de 60% des personnes interrogées affirment ne pas avoir un accès suffisant à l’eau potable. La majorité des personnes interrogées n’ont pas accès à une douche pour se laver (79,1%) et n’ont pas accès à des toilettes pour faire leurs besoins (87,1%).
Plus de la moitié des personnes interrogées indiquent ne pas bénéficier d’une prise en charge médicale en cas de problème de santé.
Aux tensions qui émergent d’une précarité physique, matérielle et sanitaire, s’ajoutent celles liées à la précarité alimentaire. En effet, tous les repas sont pris en charge par les associations, que ce soit via des distributions de repas ou de denrées alimentaires. Cependant un peu plus de la moitié des 48 personnes interrogées ont indiqué ne pas manger à leur faim (52,08%).
Enfin, concernant les demandes d’hébergement au 115, près de 69% déclarent ne pas connaître ce numéro d’appel d’urgence.
Ces conditions de vie amplifient la détresse morale des personnes vivant sur la commune de Grande-Synthe et favorisent un climat d’insécurité et de tensions.
A cela s’ajoute la crainte, chaque jour, d’être expulsé de son lieu de vie. 33 évacuations de terrain ont été comptabilisées depuis le mois de janvier, souvent accompagnées de la destruction des effets personnels des personnes exilées.
Face à ces constats, la Cimade s’associe au référé liberté-déposé ce jour au tribunal administratif de Lille par deux personnes exilées, accompagnées de 8 associations.
Crédits photo : association Mobile Refugee Support. Photo prise le 5 mars 2019
» Télécharger le documentAuteur: Région Nord-Picardie
À l’occasion des Journées du Patrimoine, des jeunes en recours de Bois Blancs ont invité élu·es ...
Tribune dont La Cimade est signataire, publiée le 16 septembre 2024 dans Le Monde
Trois lundis par mois, une équipe composée de bénévoles et d’étudiant.e.s se rendent avec le ...
En partenariat avec le Conservatoire de Lille, Utopia 56 et les médiathèques de Lille et ...