Réaffirmons notre rôle de vigie, défendons nos libertés
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Nous devons nous présenter à l’interphone et quelques instants plus tard un policier vient nous chercher. L’univers ressemble bien à une prison avec toutes les caméras intérieures et extérieures. Après vérification de nos pièces d’identité, nous communiquons le nom de la personne que nous souhaitons voir.
Cette journée commence par une première attente devant le grand portail du centre qui s’apparente à une prison avec ses fils barbelés. L’aspect architectural et cet effet de transparence étaient surprenants et contrastaient avec la fonction de privation de liberté. De plus, nous avons constaté l’absence de tout panneau de signalisation du centre de rétention administrative (CRA).
À notre arrivée sur le parking, Maud nous explique le fonctionnement du CRA, décrivant la vie quotidienne, notamment les droits et la situation des étrangers retenus, la mise en œuvre de la procédure d’éloignement, les relations triangulaires entre retenus, policiers et deux salariées de La Cimade.
Nous devons nous présenter à l’interphone et quelques instants plus tard un policier vient nous chercher. L’univers ressemble bien à une prison avec toutes les caméras intérieures et extérieures. Après vérification de nos pièces d’identité, nous communiquons le nom de la personne que nous souhaitons voir.
Le policier nous accompagne ensuite dans une petite pièce avec une table et trois chaises où nous rejoint Mr X. Un regard perdu et plein d’espoir en même temps.
Ce Tunisien, enfermé depuis 42 jours, nous explique sa peur de retourner dans son pays natal par crainte des salafistes, d’où son refus d’embarquement. Cependant il souhaite ardemment quitter la France et rejoindre sa famille en Belgique. Bien qu’un dialogue minimum nous ait permis de comprendre la situation de cet homme, sa maitrise insuffisante du français le conduit à un quasi-mutisme qui nous laisse un sentiment de frustration. Nous ne voyons pas le temps passer et déjà un policier nous explique que l’entretien est terminé. Nous avons juste le temps de lui dire au revoir et de lui glisser quelques cigarettes pour ses amis.
L’après-midi nous voyons une femme retenue depuis moins de 24h. A peine rentrée dans la pièce et heureuse de nous voir, elle éclate en sanglots. Nous rapprochons nos chaises de la sienne. Nous sommes peinés par le manque de vêtements de rechange adaptés aux conditions hivernales.
Elle nous raconte son récit mouvementé. Elle a été emmenée de vive force par la police aux frontières, lors d’un rendez-vous à la préfecture de Nantes au titre de l’instruction de sa demande d’asile.
Cette arrestation brutale, générant un choc psychologique douloureux, accompagnée d’un transfert immédiat dans un lieu inconnu et lointain, nous laisse interloqués. Nous nous sentons inutiles et désarmés face aux incohérences et à la cruauté de cette politique de contrôle des flux migratoires.
Récit d’une visite au CRA de Rennes par Rémy et Nimo, bénévoles du groupe local de La Cimade de Nantes.
Rémy et Nimo, bénévoles du groupe local de La Cimade de Nantes
Auteur: Service communication
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