Samba, comme vous et moi
#HumainsAvantTout
Samba, 32 ans de nationalité malienne
Samba a quitté l’école en raison de la situation très précaire dans laquelle vivait sa famille. Il est parti du Mali quand il avait 21 ans pour aller au Gabon.
« Je suis resté 4 ans au Gabon, mais malgré mon espoir d’un avenir meilleur la situation était la même… beaucoup de galères pour survivre », c’est pour cela qu’il a pris la décision de venir en Europe. Du Gabon il est passé par le Benin, après par le Niger où il a traversé le désert pour arriver en Libye, « en Lybie c’est l’enfer sur terre ». Après trois tentatives il a réussi à traverser la Méditerranée pour arriver à Lampedusa en Italie. « Pendant tout mon parcours j’ai payé énormément d’argent, mais il fallait faire ça pour venir ».
« Je suis resté en Italie pendant 4 ans, mais je n’ai pas réussi à avoir mes papiers. Malgré le fait que j’ai payé un avocat pour mes 4 demandes de régularisation la réponse a été toujours non. C’est pour cela j’ai décidé de venir en France, car j’y ai de la famille ».
Lors de sa première tentative pour atteindre la France, il a essayé de passer par Vintimille et il a été bloqué. Après il a dû retourner en Italie et il a essayé de traverser la frontière en plein hiver. En 2018, il a réussi à entrer en France par Briançon et après il monté à Paris où il habite en ce moment.
Aujourd’hui, il travaille 6 jours par semaine dans le bâtiment.
Ce qu’il aime par dessus tout c’est rigoler et sortir avec ses potes. Il est sociable et déteste les injustices. Il est fan de football et de musique reggae. Quand il était petit, il voulait devenir ingénieur.
Son principal combat dans la vie est l’égalité de toutes et tous car le collectif lui tient à coeur.
Malgré une vie en apparence normale, Samba se trouve dans une angoisse permanente :
“Comme mon patron ne veut pas me régulariser je n’ai pas encore fait une demande de régularisation car j’ai peur d’être fiché et de me retrouver avec une Obligation de quitter le territoire français. Je vis toujours avec la peur de me faire arrêter par la police. Ma journée de travail commence à 8h, mais je sors de chez moi vers 5h pour éviter les heures de pointe, pour me faire discret… On est traités comme des animaux et des fois les animaux sont mieux traités que les sans-papiers ».
Piégé, Samba ne peut même pas aller voir un médecin. S’il tombe malade, il devra rester chez lui, tout en risquant de perdre son travail précaire…
Il rêve d’avoir des papiers pour pouvoir retrouver sa famille; ses neveux et nièces lui manquent beaucoup. Malgré ses demandes pour être régularisé on lui répond que cela coute trop cher.
« S’ils expulsent tous les sans-papiers qui va faire le travail que les français ne veulent pas faire ? Qui va faire bouger la France ? »
Samba souhaite simplement vivre paisiblement et normalement en France. Comme beaucoup d’entre nous… Pour cela, comme près de 400 000 personnes aujourd’hui en France, il aimerait obtenir des papiers.
Retrouvez les récits de vie et les témoignages des protagonistes de notre campagne #HumainsAvantTout :
- Ali, 28 ans, originaire d’Iran
- Bchira, 42 ans, originaire de Tunisie
- Merlie, 39 ans sans papiers et bénévole à La Cimade