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L’AMDH est une association partenaire de La Cimade en Mauritanie. Créée en 1991 pour venir en aide aux familles des personnes déportées vers le Mali et le Sénégal au cours des « années de braise », elle intervient aujourd’hui pour permettre aux anciens déportés de retour en Mauritanie d’accéder à leurs droits et à leurs terres.
L’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) a été créée en 1991 pour venir en aide aux familles des personnes déportées vers le Mali et le Sénégal. Après plusieurs années passées dans la clandestinité, cette association a été officialisée en 2005. Elle est par ailleurs reconnue par la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (et admise en 1995 comme observateur), la FIDH et l’OMCT (Organisation mondiale de lutte contre la torture). L’AMDH compte à ce jour 245 membres.
12 jours de mission à Nouakchott et le long de la vallée du fleuve Sénégal
6 intervenants, dont 3 personnes de l’AMDH et un photographe professionnel
Budget total de l’action : 8 050 euros
Reste à financer : 3 650 euros
Entre 1990 et 1991 la Mauritanie a connu une période de conflit opposant différentes communautés. Les Mauritaniens d’origine subsaharienne, ou Négro-mauritaniens, et ceux d’origine maure. Ce conflit, qui trouve son origine dans le tracé artificiel des frontières par les anciennes puissances coloniales, a fait de nombreuses victimes.
Selon Amnesty international, on a dénombré 400 Négro-mauritaniens tués par les forces de l’ordre mauritaniennes ou des milices progouvernementales, des dizaines de personnes disparues et 300 prisonniers morts des suites de tortures ou de conditions d’enfermement inhumaines . Le « passif humanitaire » , c’est aussi l’expulsion de 70 000 Sénégalais résidant en Mauritanie vers leur pays d’origine, ainsi que celle de 120 000 Négro-mauritaniens , accusés par leur propre gouvernement d’être « d’origine sénégalaise ».
Les Négro-mauritaniens expulsés se sont réfugiés pour la plupart de l’autre côté du fleuve au Sénégal, où ils ont finalement été reconnus réfugiés. En 2007, un accord tripartite a été signé entre les gouvernements mauritanien et sénégalais, ainsi que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sur le retour des réfugiés mauritaniens. Ce processus long et complexe a réellement commencé en janvier 2008. En juillet 2010 un peu moins de 20 000 réfugiés avaient pu rentrer en Mauritanie mais la plupart d’entre eux n’a pas pu récupérer ses terres…
En effet, l’accord tripartite prévoyait notamment :
Au niveau de l’état civil : Selon l’AMDH, 60% des rapatriés auraient accédé à des documents d’état civil. Les autorités semblent de bonne volonté sur cette question.
Par contre sur la question du foncier (village et terres cultivables) seuls 1% des rapatriés auraient récupéré leurs terres. Alors que l’accord tripartite fait état de la récupération des terres par tous les réfugiés la plupart des terres sont occupées aujourd’hui soit par les Haratines (maures noirs qui sont les esclaves des maures blancs) « placés » par les maures blancs soit par des entrepreneurs. Les rapatriés sont souvent alors placés et installés par l’ANAIR (agence de l’État en charge du rapatriement) à proximité de leur terres d’origine (en petits village) et n’ont le plus souvent pas accès à leur anciennes terres qui sont les plus cultivables.
L’AMDH est donc très critique du processus de réintégration des réfugiés mauritaniens et est désireuse de faire un état des lieux de la situation des rapatriés dans la vallée du fleuve.
Réaliser une mission de terrain de 12 jours afin d’analyser plus en détail la situation, recueillir des témoignages, et de mettre en forme un rapport d’observation. Ce rapport mettrait lumière :
Cette mission sera également l’occasion de renforcer durablement les capacités de l’AMDH en termes de collecte d’information et de production de rapports d’observation.
Auteur: Service communication
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