Réaffirmons notre rôle de vigie, défendons nos libertés
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Depuis le 11 octobre 2021, 3 calaisiens ont décidé d’entamer une grève de la faim pour obtenir l’arrêt de la maltraitance des personnes exilées dans le Calaisis. La Cimade soutient leurs revendications et appelle à signer la pétition pour les soutenir.
« Nous assistons quotidiennement à des formes de violences psychologiques et physiques à l’encontre des personnes exilées : expulsions toutes les 48h voire quotidiennes ; confiscation et destruction des effets personnels ; multiplication des arrêtés anti-distribution de nourriture et d’eau ; humiliations ; coups et blessures de la part des forces de l’ordre… ». Extrait du communiqué de presse des grévistes de la faim à Calais, 11 octobre 2021.
Dans leur communiqué de presse, Anaïs, Ludovic et Philippe décrivent les effets indignes de la politique de non accueil menée depuis 30 ans à la frontière franco-britannique et les situations de violences et de précarité auxquelles sont exposées les personnes bloquées sur le littoral nord français. Leurs mots expriment aussi l’impuissance et l’exaspération face à la répétition permanente des mêmes réponses déshumanisantes et sans issue, face à la violence d’une frontière militarisée où plus de 300 personnes ont perdu la vie ces 30 dernières années, face à l’absence de dialogue avec les autorités pour rompre avec ce cycle infernal de violences et changer enfin de paradigme. Pour se faire entendre, ils ont décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 11 octobre 2021 avec trois demandes :
La Cimade soutient les revendications des grévistes de la faim à Calais et appelle à signer la pétition mise en ligne pour appuyer ces demandes : Grève de la faim : arrêt de la maltraitance des personnes exilées à Calais !
Actuellement, ce sont environ 2000 personnes, dont au moins 300 enfants qui survivent dans des campements indignes à Calais et ses alentours avec un accès difficile voire impossible à l’eau, à l’hygiène, à l’alimentation et à la santé. Ces campements font l’objet d’expulsions quasi-quotidiennes, sans proposition d’hébergement adapté, parfois accompagnées de destructions de leurs effets personnels et de violences. Selon le rapport publié par Human Rights Watch le 7 octobre 2021, ce sont 950 opérations d’expulsion qui ont été menées à Calais en 2020 soumettant les personnes à une « humiliation et un harcèlement quotidien ». Des mineur.e.s isolé.e.s, qui ont parfois un membre de leur famille en Grande-Bretagne, tentent de survivre sur ces campements et subissent également ces expulsions sans que leur vulnérabilité particulière ne leur donne accès à une prise de prise en charge et à un accompagnement adapté. Les procédures de réunification familiale, pour les personnes mineures ou majeures, déjà restreintes, ne sont quasiment plus possibles depuis le Brexit. Ces violations des droits ont également pour conséquence de faire prendre plus de risques aux personnes exilées, risques parfois mortels, pour tenter de traverser les frontières. Encore très récemment, le 28 septembre 2021, Yasser, un jeune Soudanais de 20 ans, est mort en tentant de monter dans un camion en direction de l’Angleterre. En parallèle, les associations humanitaires indépendantes qui agissent quotidiennement pour permettre aux personnes d’accéder aux services de base (eau, hygiène, alimentation et soins), ainsi qu’à une information sur leurs droits subissent des entraves et des intimidations. À Calais, ces entraves sont complétées par des arrêtés préfectoraux, sans cesse renouvelés depuis plus d’un an, interdisant la distribution de nourriture et de boissons dans un large périmètre de la ville.
La situation humanitaire catastrophique à la frontière franco-britannique, conjuguée aux violations quotidiennes des droits et aux violences qui les accompagnent, dure depuis plus de 30 ans. Il est urgent de tirer les leçons de l’échec et du coût humain intolérable de la politique de dissuasion menée à la frontière franco-britannique pour concevoir au plus tôt une politique alternative et une véritable réflexion pour permettre de préserver la dignité, les libertés et les droits fondamentaux de toutes et tous.
Auteur: Pôle Europe et International
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