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Le 22 octobre dernier, suite à l’expulsion du Squat du Marais à Caen, Farhia* a été placée au CRA de Rennes, le temps que la Préfecture du Calvados organise son expulsion vers la Somalie, bien que sa demande d’asile soit toujours en cours.
L’histoire de Farhia nous rappelle à quel point le chemin de la migration est dangereux, surtout pour une femme seule. Elle démontre également l’acharnement et la mauvaise foi de certaines préfectures, déterminées à expulser des personnes étrangères, quoi qu’il en coûte.
Orpheline et maltraitée par sa famille, Farhia a décidé de fuir la Somalie et de chercher une protection ailleurs. Après avoir traversé l’Ethiopie, le Soudan et la Libye, elle est restée bloquée 2 ans en Egypte où elle a été exploitée comme domestique afin de payer la traversée de la Méditerranée. Après un voyage en bateau chaotique, elle a d’abord cherché à demander l’asile en Italie. Elle y est restée 1 an. Mais sans hébergement, Farhia a été victime de plusieurs agressions : battue, violée, menacée, elle a quitté définitivement l’Italie en 2017, sans même attendre la réponse à sa demande d’asile.
En France, elle s’est installée à Caen où elle est accompagnée par plusieurs associations. Elle a appris le français en un temps record et fait désormais du bénévolat en tant qu’interprète. Elle a également appris qu’elle était atteinte d’une maladie gynécologique rare qui nécessite un important suivi médical.
Cherchant à se reconstruire en France, elle a souhaité demander l’asile. Le 27 novembre 2017 elle s’est présentée à la préfecture du Calvados et a été placée en procédure Dublin puisqu’elle avait fait une précédente demande en Italie. La Préfecture n’ayant pas réussi à l’expulser en Italie dans le délai de 6 mois prévu par le règlement Dublin, elle a pu faire enregistrer sa demande d’asile auprès de l’OFPRA le 16 juillet 2018. Par courrier du 31 juillet 2018, le Préfet du Calvados a alors estimé “indispensable” d’informer les services de l’OFPRA que Farhia a obtenu la protection internationale en Italie et qu’ils pouvaient dès lors prendre une décision d’irrecevabilité de la demande d’asile, “sans même vérifier si les conditions de l’octroi de l’asile sont réunies”.
C’est donc parfaitement informée de la reconnaissance d’une protection internationale par l’Italie que la préfecture du Calvados a pris à l’encontre Farhia une obligation de quitter le territoire français fixant la Somalie comme pays de renvoi. Dans cette décision on peut ainsi lire que Farhia “n’établit pas que sa vie ou sa liberté y sont menacées ou qu’elle est exposée à des peines ou traitements contraires (…) à la Convention européenne des droits de l’Homme en cas de retour dans son pays d’origine”, et ce, sans aucune mention de la protection subsidiaire obtenue en Italie.
Oubli ou mauvaise foi ? Faut-il en déduire, que si le Préfet du Calvados est soucieux de respecter la loi quand elle lui permet de faire échec à une demande d’asile, il est en revanche prêt à violer jusqu’aux principes les plus fondamentaux de notre droit pour pouvoir expulser une personne étrangère ?
Farhia a été heureusement libérée par le Juge des libertés et de la détention après 48h de rétention au CRA de Rennes. Son état de santé a en effet été jugé incompatible avec la rétention. Mais Farhia risque toujours une expulsion vers la Somalie.
Retrouvez l’histoire de Farhia sur Le Poulpe, média normand d’investigation.
*prénom d’emprunt
Auteur: Région Normandie
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