Quoi qu’il en coûte… pour leur vie
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Conséquence d’une politique toujours plus répressive envers les personnes étrangères, les heurts qui ont eu lieu dans la nuit du 6 au 7 août au CRA du Mesnil-Amelot mettent en lumière des conditions de rétention dégradées.
Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 août des heurts ont éclaté aux centres de rétention administrative n°2 et n°3 du Mesnil-Amelot.
Des personnes retenues ont mis le feu à leurs matelas côté CRA n°2, d’autres se sont hissées sur les toits des bâtiments pour tenter de s’enfuir, en protestation contre leurs conditions d’enfermement.
Certaines d’entre elles nous ont fait remonter les éléments suivants : elles ne bénéficient d’aucune intimité dans les sanitaires, où les portes ne peuvent être verrouillées. Les douches sont régulièrement bouchées et leur propreté laisse à désirer. Côté alimentation, les rations distribuées sont insuffisantes, données à heure décalée et non équilibrées. Les personnes musulmanes ne peuvent prétendre à des repas halals ni même à une alternative lorsque les repas contiennent du porc. Enfin, il leur est impossible de ramener dans leur chambre la nourriture que leur famille leur apporte en salle de visite. « Question de sécurité » selon l’administration du CRA.
Ces revendications ne sont pas nouvelles. La violence de la réponse policière non plus.
Des personnes retenues ont ainsi témoigné des éléments suivants : à une heure du matin dimanche, un renfort est arrivé pour la PAF. La brigade anticriminalité (BAC) a réprimé les heurts avec des lanceurs de balles de défense et du gaz lacrymogène, organisé une fouille générale du CRA n°2, y compris dans la zone « femmes et familles » où est actuellement enfermée une famille, dont un mineur de 17 ans. La salle d’isolement est – comme d’habitude – mise en service dans ce type de situation, en tant qu’unique réponse apportée par les forces de l’ordre aux revendications des personnes retenues.
Cet évènement met en lumière les conditions d’enfermement dégradées dans les CRA alors qu’au même moment le ministre de l’Intérieur alimente les préjugés sur les personnes étrangères assimilant la migration à la criminalité et à la délinquance, faisant ainsi largement écho aux positions du Rassemblement National. Monsieur Darmanin a d’ailleurs réaffirmé récemment son obsession pour l’enfermement, à travers l’objectif affiché de l’augmentation des places en rétention, quelles qu’en soient les conditions.
S’il y a bien un danger qu’a démontré l’émeute intervenue ce week-end au CRA du Mesnil-Amelot, c’est celui de l’utilisation frénétique des centres de rétention administrative comme outil répressif des personnes étrangères.
© Jérémie Jung
Auteur: Admin_Ile_de_France
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