Un silence assourdissant contre l’extrême droite
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Un vacarme pour faire entendre que nous sommes solidaires avec tous les exilé.es. A la veille du premier tour des élections présidentielles, en plusieurs endroits du Centre Ville, la Cimade a lancé les cris de « Liberté, Egalité, Régularisez », « Égaux, Égales, personne n’est illégal »…
Nous les connaissons dans la vie de tous les jours. Ils/elles sont agents d’entretien, délégués de parents d’élèves, assistant.e.s de vie, étudiant·e·s en Master de Droit Public, ouvrier·e·s du bâtiment ou du textile, vos voisins du deuxième étage, employé·e·s dans l’hôtellerie, la restauration, bénévoles au Secours Populaire, aide-soignant·e.s… Ils travaillent souvent dans ces secteurs qui connaissent des pénuries de main d’œuvre ; comme nous, ils vivent ici.
Ils/elles consomment, produisent des biens et des services, payent des impôts et des cotisations sociales, contribuent à la collectivité. Mais ils/elles sont aussi parmi les plus pauvres et discriminé.e.s, champions des difficultés d’accès au logement, à la santé, parfois à la scolarisation des enfants, livré·e·s sans protection aux employeurs.
« Liberté, égalité, régularisez ! »
« Égaux, Égales, personne n’est illégal »
« Étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les Français ! »
En 2022, la France, ce pays qu’on dit « des Droits de l’Homme », a connu sept lois de contrôle de l’immigration, toujours plus restrictives, en 15 ans.
Pourtant, la campagne pour la prochaine élection présidentielle s’est presque exclusivement concentrée sur eux : les immigrés. L’idée que les migrants arrivent trop nombreux en France et en Europe, qu’il faut contrôler les frontières, s’est imposée comme une évidence dans de larges pans du paysage politique. Dans ce concert xénophobe, il faut que des citoyens rétablissent les faits et se fassent entendre.
En France les étranger·e·s sont 6,8 millions sur une population totale de 67 millions. Ils sont venus pour rejoindre leur famille, suivre des études, travailler ou échapper aux persécutions ou à la guerre. Si en France, et dans le monde occidental, les expériences à l’étranger sont toujours encouragées (nos compatriotes émigrés sont appelés « expatriés »), les ressortissants des pays pauvres qui passent nos frontières sont systématiquement frappés de suspicion : on les appelle « clandestins », « sans-papiers », « migrants ». S’ils/elles se font contrôler sans titre de séjour, c’est l’enfermement et l’expulsion. S’ils en ont un, il n’est jamais définitif.
En Europe, la guerre en Ukraine est venue reposer la question des réfugié·e·s. À juste titre, l’Union Européenne s’est montrée prête à ouvrir largement ses frontières aux Ukrainiens fuyant le conflit. Auparavant, elle avait développé Frontex un arsenal gigantesque (et très couteux) pour défendre ses frontières “contre » les migrants et les réfugiés. 50 000 femmes, hommes, enfants ont perdu la vie en tentant de les franchir en Méditerranée, dans les Balkans ou à Calais. Chaque année, ils/elles sont 500 000 à recevoir un ordre de quitter le territoire européen.
Puisque l’accueil est désormais possible, il doit l’être pour toutes et tous. Les humains doivent tous être protégés.
La Cimade le proclamera encore et encore dans les rues de Marseille : rejoignez notre Vacarme ! marseille@lacimade.org
Auteur: Région Sud-Est
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